Transition énergétique : Mourad Adjal place l’hydrogène vert au cœur de la stratégie algérienne
En ouverture du salon NAPEC 2025 à Oran, le ministre de l’Énergie et des Énergies Renouvelables, Mourad Adjal, a affirmé la volonté ferme de l’Algérie de tirer parti de la dynamique mondiale en faveur de la transition énergétique. Pour lui, il ne s’agit pas seulement de suivre le mouvement, mais de positionner l’Algérie comme un acteur fiable, moderne et durable dans le nouveau paysage énergétique.
Faire face aux mutations globales par la coopération
Dans un contexte international marqué par une évolution rapide et des défis complexes — sécurité des approvisionnements, lutte contre le changement climatique, financement de la transition — Mourad Adjal appelle à une intensification de la coopération entre les pays du Sud et entre les rives nord et sud de la Méditerranée. Cette coopération devra, selon lui, reposer sur des partenariats équitables, durables et bénéfiques à toutes les parties.
Il affirme que l’Algérie adopte une approche structurée pour garantir un mix énergétique équilibré, reposant sur le développement accéléré des énergies renouvelables et l’amélioration continue de l’efficacité énergétique. Ces priorités s’inscrivent dans la vision stratégique du pays pour une diversification réussie de ses ressources énergétiques.
Des projets concrets et une ambition claire
Le ministre a mis en avant les progrès du programme présidentiel, avec déjà 3 200 mégawatts de projets solaires engagés. Ces réalisations permettront non seulement de réduire la consommation de gaz domestique, mais aussi de créer les bases de la production d’hydrogène vert et d’exportation d’électricité propre.
L’hydrogène, présenté comme l’un des leviers majeurs de la transition énergétique algérienne, fait l’objet d’une feuille de route nationale élaborée en concertation avec l’ensemble des parties prenantes. Cette stratégie vise à développer une chaîne de valeur complète, en s’appuyant sur des projets pilotes et des investissements à fort impact industriel et économique, aussi bien pour le marché national que pour les échanges euro-méditerranéens.
Stimuler l’investissement et renforcer les capacités locales
Mourad Adjal a souligné l’importance de créer un environnement attractif pour les investisseurs, à travers l’adoption de cadres réglementaires clairs, la mobilisation du secteur privé et le développement de capacités industrielles locales. Il encourage vivement les entreprises publiques et privées à prendre part à cette dynamique en s’investissant dans la fabrication d’équipements, la montée en compétence et la fourniture de services spécialisés.
La société Sonelgaz est appelée à jouer un rôle de premier plan dans cette transformation, avec des investissements majeurs destinés à renforcer le réseau électrique, notamment l’interconnexion entre le nord et le sud du pays, afin de garantir une meilleure résilience et un accès élargi à une énergie fiable.
Vers une intégration énergétique régionale
Le ministre a également évoqué les infrastructures nécessaires à la réussite de cette vision : réseaux transfrontaliers, installations dédiées à l’hydrogène, et cadre économique stable pour accueillir les capitaux étrangers. Il a confirmé l’engagement de l’Algérie dans le projet SoutH2 Corridor, qui vise à intensifier les échanges énergétiques entre l’Algérie et l’Europe, et à renforcer le rôle stratégique du pays à l’échelle africaine, méditerranéenne et mondiale.
En conclusion, Mourad Adjal a rappelé que la sécurité énergétique reste un enjeu majeur, indissociable de la stabilité et du développement durable. L’accès à une énergie moderne, fiable et propre n’est pas seulement une priorité nationale, mais un objectif collectif qui exige coordination, innovation et solidarité à l’échelle internationale.
