Avant les négociations de Charm el-Cheikh, un responsable palestinien dévoile les principales revendications du Hamas
À quelques heures du lancement des négociations indirectes entre Israël et le Hamas, prévues ce lundi soir à Charm el-Cheikh en Égypte, un responsable palestinien a révélé les principales exigences de la délégation du mouvement islamiste.
Le Hamas conditionne toute avancée dans les discussions à la libération de six prisonniers palestiniens de haut profil, incarcérés depuis de longues années dans les prisons israéliennes. Il s’agit de Marwan Barghouti, Ahmed Saadat, Hassan Salameh, Abdullah Barghouti, Ibrahim Hamed et Abbas al-Sayed — tous considérés comme des figures emblématiques de la résistance palestinienne.
Outre la question des prisonniers, le Hamas prévoit de mettre en avant plusieurs revendications humanitaires et sécuritaires. Le mouvement exigera l’entrée quotidienne d’au moins 400 camions d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, une augmentation significative destinée à répondre aux besoins urgents de la population. Il demandera également la levée des restrictions sur la circulation entre le nord et le sud de l’enclave, actuellement entravée par les opérations militaires israéliennes.
Le responsable a également indiqué que le Hamas souhaite le retrait des chars israéliens des zones densément peuplées de Gaza, une condition jugée essentielle pour permettre des contacts fluides avec les différentes factions locales en vue d’organiser la remise des otages israéliens, qu’ils soient vivants ou morts.
Dans le cadre de la préparation des négociations, la délégation du Hamas, conduite par son chef négociateur Khalil al-Hayya, est arrivée dimanche en Égypte. Ce lundi, elle a tenu une série de réunions préliminaires avec les services de renseignement égyptiens. Au cours de ces entretiens, les représentants du Hamas ont insisté sur la nécessité de garanties fermes pour assurer l’application intégrale de tout accord qui pourrait être conclu.
Parallèlement, une délégation israélienne est arrivée à Charm el-Cheikh pour entamer les pourparlers. Elle comprend Gal Hirsch, coordinateur pour les questions relatives aux prisonniers et aux disparus, ainsi que des hauts responsables du Shin Bet (sécurité intérieure), du Mossad (renseignement extérieur) et plusieurs experts spécialisés.
Ces discussions s’inscrivent dans le cadre d’un plan de cessez-le-feu élaboré par les États-Unis, comprenant 20 points principaux. Ce plan prévoit, entre autres, un arrêt des hostilités dans les 72 heures (délai extensible), la libération mutuelle de prisonniers, le retrait progressif de l’armée israélienne de Gaza et, à terme, le désarmement du Hamas.
Toutefois, le mouvement palestinien n’a pas explicitement accepté la clause relative au désarmement, insistant plutôt sur un retrait total des forces israéliennes et sa volonté de participer aux discussions sur l’avenir politique et sécuritaire de Gaza.
Alors que le président américain Donald Trump a exprimé son optimisme quant à une issue rapide, estimant que « les choses avancent à un rythme soutenu », les observateurs restent prudents face à la complexité des enjeux et aux divergences persistantes entre les parties.
