La jeunesse marocaine maintient la pression malgré la répression
La jeunesse marocaine persiste dans sa mobilisation contre la corruption et pour des services publics dignes, maintenant la pression dans la rue pour le huitième jour consécutif. Samedi, des centaines de jeunes ont de nouveau pris part à des manifestations dans plusieurs villes du royaume, notamment à Tétouan, Casablanca et Rabat, malgré un climat tendu marqué par une répression sévère.
Porté par un collectif très actif sur les réseaux sociaux, notamment la plateforme Discord où il revendique plus de 180 000 membres, ce mouvement exprime une colère profonde face à un système perçu comme gangrené par la corruption et dénonce l’abandon social des plus vulnérables. Les slogans tels que « Le peuple veut la fin de la corruption » ou encore « Liberté, dignité et justice sociale » résonnent dans les rues, traduisant un mal-être social profond qui s’est amplifié depuis la mi-septembre.
À Casablanca, les protestataires ont mis l’accent sur l’exigence d’amélioration des services d’éducation et de santé, tandis qu’à Rabat, un rassemblement symbolique s’est tenu devant le siège du Parlement. Partout, les manifestants insistent sur le caractère pacifique de leur mouvement, rejetant toute forme de violence ou de destruction.
Cependant, la réaction des autorités a été ferme et marquée par de nombreuses arrestations, tandis que des violences ont éclaté dans plusieurs villes, notamment dans la nuit de mercredi à jeudi dernier. Le collectif dénonce une répression policière féroce qui exacerbe les tensions.
Un incident tragique a particulièrement ravivé la colère : dans le village de Lqliaa, près d’Agadir, trois personnes auraient été abattues par des gendarmes lors d’un épisode qualifié par la presse locale d’« assassinat maquillé en attaque d’un poste de la gendarmerie royale ». Cet événement grave risque d’intensifier encore davantage la contestation et la détermination des jeunes manifestants à poursuivre leur lutte pour un changement profond.
