Diversification de la production locale : le secteur privé s’affirme comme acteur clé
L’implication croissante du secteur privé dans la diversification de la production locale marque une évolution notable de l’économie nationale. Encouragées par les politiques publiques et motivées par des opportunités de marché, entreprises privées et start-up contribuent activement à la construction d’un modèle économique moins dépendant des hydrocarbures, plus innovant et résolument tourné vers l’avenir.
Une dynamique alignée avec les objectifs de l’État
La 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), récemment tenue à Alger, a illustré la vitalité du secteur privé algérien. Pour de nombreuses entreprises locales, cet événement a été une vitrine pour affirmer leur volonté de jouer un rôle moteur dans la transformation économique du pays. L’expert Amine Bennacef, spécialiste de l’entrepreneuriat et de la digitalisation, souligne que « les initiatives des opérateurs privés s’intègrent pleinement dans la stratégie nationale, notamment en matière de sécurité alimentaire, de réduction des importations et de création d’emplois ».
Selon lui, cette dynamique est soutenue par un environnement plus favorable à l’investissement, notamment grâce aux dispositifs mis en place par l’Agence Algérienne de Promotion de l’Investissement (AAPI). Accès au foncier, financement facilité, accompagnement des porteurs de projets : les conditions sont désormais réunies pour que les entreprises prennent des risques et innovent.
L’agriculture en pleine mutation grâce au privé
Le secteur agricole, longtemps en difficulté, connaît une transformation significative portée par les initiatives privées. Des entreprises comme UNIA DZ, actives dans la mécanisation, permettent de combler les carences techniques qui freinaient le rendement des exploitations. Mais c’est surtout dans la gestion durable de l’eau que l’innovation est la plus visible.
Dans les régions sahariennes comme Adrar et Timimoun, les producteurs de dattes adoptent de plus en plus des systèmes de pompage solaire. Ces solutions, installées par des intégrateurs locaux, offrent une autonomie énergétique, réduisent les coûts à long terme et garantissent l’arrosage pendant les fortes chaleurs. Ces équipements permettent des économies allant jusqu’à 70 % sur les dépenses énergétiques, tout en réduisant l’empreinte environnementale.
Les start-up à l’avant-garde de l’innovation
Les start-up ne sont pas en reste. À l’IATF 2025, l’entreprise Sunvest Energy, basée à Mila, a attiré l’attention avec une innovation originale : des sacs à main et sacs à dos équipés de panneaux solaires. Leur cofondateur, Ramzy Bounemeur, présente ces produits comme des outils d’autonomie énergétique pour les usagers mobiles, conçus dans un style africain distinctif.
Outre les sacs, la start-up développe également des vestes thermiques intelligentes capables de stocker l’énergie solaire pour garder l’utilisateur au chaud. « Nos accessoires sont légers, pratiques, et répondent à des besoins concrets, notamment pour les campeurs ou les habitants de zones isolées », explique-t-il. L’entreprise prévoit une mise sur le marché en mars 2026, avec des contrats déjà signés dans plusieurs pays africains comme le Lesotho, la Mauritanie, le Nigeria, le Tchad ou encore le Sénégal.
Une tendance vers un développement durable et inclusif
Pour Amine Bennacef, cette montée en puissance du secteur privé n’est pas un phénomène ponctuel. Elle reflète un basculement vers un développement structurant et durable, où les acteurs économiques s’adaptent aux réalités locales tout en intégrant les innovations globales. Qu’il s’agisse de projets industriels, d’innovations frugales ou de solutions technologiques, les entreprises privées algériennes démontrent qu’elles peuvent répondre aux défis économiques, sociaux et environnementaux du pays.
Le mouvement est lancé. La diversification productive n’est plus une ambition théorique, mais une réalité portée par des femmes et des hommes, à la tête de structures flexibles, créatives et engagées. Le rôle du secteur privé s’annonce donc décisif dans l’édification d’une économie algérienne plus résiliente et compétitive.
