Gaza : La Croix-Rouge suspend ses activités face à l’escalade militaire
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé, mercredi, la suspension de ses opérations dans la bande de Gaza en raison de l’intensification des bombardements et des offensives israéliennes. Les équipes humanitaires ont dû quitter leurs bureaux à Gaza-Ville et se replier vers le sud de l’enclave, faute de conditions de sécurité minimales.
« Des dizaines de milliers de civils vivent à Gaza dans des conditions humanitaires effroyables », a alerté l’organisation, soulignant que cette décision prive blessés, malades et déplacés d’un secours international vital, au moment où les frappes se multiplient sur la ville.
Dans le même temps, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a confirmé la progression de l’armée vers l’axe Netzarim jusqu’à la côte, une opération visant à couper la bande de Gaza en deux et à isoler totalement Gaza-Ville. Cette stratégie, selon des observateurs, enferme des centaines de milliers de civils dans une zone désormais assimilée à un ghetto.
Katz a déclaré que « ceux qui resteront à Gaza seront considérés comme des terroristes ou des partisans du terrorisme », criminalisant de facto toute présence civile et exposant familles, enfants et personnes âgées à un danger imminent.
La suspension des activités du CICR illustre l’ampleur de la catastrophe humanitaire. Même les organisations les plus aguerries n’ont plus la possibilité d’opérer, laissant un terrain libre aux opérations militaires. Les hôpitaux sont régulièrement visés, les écoles bombardées et les convois humanitaires entravés, tandis que les appels répétés des ONG se heurtent à l’inaction des grandes puissances.
Malgré l’aggravation de la crise, plusieurs pays occidentaux continuent de soutenir politiquement et militairement Israël, lui offrant une couverture diplomatique pour poursuivre son offensive.
À Gaza-Ville, la population survivante, déjà confrontée à la faim et à l’isolement, redoute une offensive d’une brutalité sans précédent. Des observateurs internationaux avertissent qu’un drame comparable à Srebrenica est en train de se dérouler sous les yeux du monde entier. La décision de la Croix-Rouge, loin d’être une simple mesure de sécurité, apparaît comme le symbole tragique de l’effondrement du droit international humanitaire à Gaza.
