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Flottille Soumoud : la Méditerranée au bord de l’escalade

L’armée israélienne se prépare à intercepter la Flottille Soumoud, convoi maritime international qui défie depuis un mois le blocus imposé à Gaza. Dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre, plusieurs bâtiments militaires israéliens, feux éteints, ont encerclé les navires et brouillé leurs communications. Des cyberattaques visant leurs systèmes de navigation ont également été signalées.

La flottille, composée de 44 bateaux et de centaines de volontaires venus de divers pays, continue sa route malgré les intimidations. Survols de drones, menaces militaires et propagande officielle n’ont pas entamé la détermination des équipages. À moins de 200 kilomètres des côtes palestiniennes, ils savent que l’interception pourrait intervenir d’un instant à l’autre.

Depuis son départ de Barcelone le 31 août, l’objectif reste clair : briser un blocus qualifié d’illégal par les Nations unies et dénoncé comme une punition collective infligée à la population de Gaza. Parlementaires, juristes, syndicalistes, militants et simples citoyens portent cette initiative sans précédent, devenue un symbole de solidarité internationale.

Les autorités israéliennes cherchent à présenter la flottille comme une manœuvre du Hamas, ce que les organisateurs rejettent fermement. « C’est un mensonge délibéré », a affirmé le militant tunisien Wael Naouae, embarqué sur le navire Deir Yassine, rebaptisé en mémoire du massacre de 1948. Les juristes rappellent qu’un arraisonnement en eaux internationales constituerait une violation grave du droit international.

L’eurodéputée Rima Hassan a souligné que cette mobilisation bénéficie d’une couverture médiatique mondiale inédite. Les participants s’engagent à documenter toute tentative de violence en direct. Certains, comme le chercheur français Thomas Guénolé, ont annoncé qu’ils entameraient une grève de la faim en cas d’arrestation.

La présence de 35 ressortissants français pousse leurs avocats à interpeller directement Emmanuel Macron, accusé de passivité. En Italie, un sondage révèle que 72 % de la population soutient l’initiative, tandis que le président Sergio Mattarella et la conférence épiscopale ont exprimé leur appui. En France, le silence officiel contraste avec le soutien populaire et celui de plusieurs élus locaux.

Jamais Tel-Aviv n’avait été confronté à une mobilisation maritime d’une telle ampleur. Pour les organisateurs, l’enjeu dépasse l’aide humanitaire : il s’agit de délégitimer le blocus et de mettre en cause la responsabilité des gouvernements occidentaux, accusés de complicité par leur inaction.

À quelques heures seulement de la bande de Gaza, la Flottille Soumoud cristallise désormais une question cruciale : la communauté internationale assistera-t-elle une fois de plus au piratage de la Méditerranée, ou défendra-t-elle enfin le droit des peuples à résister à un siège jugé criminel ?

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