Une attaque contre la fraternité algéro-égyptienne
La chaîne saoudienne Al-Arabiya a récemment franchi un nouveau cap dans la désinformation en diffusant une prétendue archive où Gamal Abdel Nasser, figure historique du monde arabe, aurait minimisé le rôle de l’Algérie durant la guerre des Six Jours de 1967. Une mise en scène qui s’inscrit dans une stratégie bien connue : manipuler l’Histoire, semer la discorde et salir les nations arabes les plus engagées dans la cause des peuples.
Or, les faits historiques sont incontestables. Les officiers égyptiens, lorsqu’ils évoquent la guerre d’Octobre 1973, rappellent avec respect la contribution décisive de l’Algérie, aussi bien sur le plan militaire que financier. Ils soulignent le sacrifice des soldats algériens tombés sur le champ de bataille pour la libération de l’Égypte, ainsi que les pertes infligées à l’armée israélienne grâce à leur engagement. L’acte historique du président Houari Boumediene, qui s’était rendu à Moscou pour garantir personnellement l’acquisition d’armes destinées à l’Égypte, reste gravé dans la mémoire collective comme symbole de la solidarité arabe.
Qualifier cette vidéo de témoignage d’époque est une imposture. Si Nasser avait effectivement tenu de tels propos, les archives officielles, la presse internationale ou les documents historiques en porteraient la trace. Rien de tel n’existe. Il s’agit d’un montage, vraisemblablement rendu possible par les technologies d’intelligence artificielle, destiné à brouiller les repères et à tromper l’opinion publique. Gamal Abdel Nasser, fidèle à ses engagements, n’a jamais cessé de défendre l’unité arabe et de soutenir l’Algérie dans son combat pour la liberté.
L’attaque n’est pas anodine. Depuis son indépendance, l’Algérie mène une diplomatie de principe, fondée sur la solidarité avec les peuples opprimés, le rejet des diktats impérialistes et le soutien aux causes justes. Son rôle dans les conflits arabes, notamment aux côtés de l’Égypte, demeure un fait historique dérangeant pour certains régimes et médias. En tentant de dresser Alger contre Le Caire, Al-Arabiya cherche à fragiliser deux puissances régionales, piliers de la cause arabe, et à briser une fraternité forgée dans les luttes et les sacrifices.
Dans cette offensive médiatique, certaines voix algériennes ont été sollicitées et instrumentalisées. Leurs propos, souvent animés par une volonté de sincérité et de patriotisme, ont été décontextualisés et détournés afin de servir une propagande étrangère à leur sens initial. C’est là le véritable modus operandi de la chaîne : transformer la parole sincère en outil de division.
Mais l’Histoire ne se falsifie pas. Ni la mémoire des martyrs, ni l’héritage de la solidarité algéro-égyptienne ne peuvent être effacés par des manipulations numériques. Les peuples d’Algérie et d’Égypte partagent une affection profonde, enracinée dans la fraternité des combats et consolidée par des gestes historiques.
Face à ces tentatives de division, la vigilance s’impose. Défendre la vérité historique, c’est défendre la dignité d’un peuple et l’avenir d’une région. La manipulation peut brouiller les discours, mais elle ne saurait effacer les réalités : l’Algérie et l’Égypte resteront liées par un destin commun et une solidarité indéfectible.
