Gara Djebilet : l’Algérie en passe de réduire sa dépendance aux importations de minerai de fer
L’Algérie s’apprête à franchir une étape décisive dans sa stratégie de réduction de la dépendance aux importations de minerai de fer. L’arrivée du train au gisement de Gara Djebilet, prévue pour la fin de l’année en cours, devrait permettre d’alimenter massivement le marché national en matière première locale dès 2026.
Ce développement marque le début d’une nouvelle ère pour l’industrie sidérurgique et métallurgique du pays. Le minerai de fer figure en effet parmi les produits les plus importés par l’Algérie ces dernières années, avec une facture annuelle avoisinant un milliard de dollars.
817 millions de dollars d’importations en 2023
Selon l’Observatoire de la complexité économique (OEC), le minerai de fer s’est classé au 6ᵉ rang des produits importés par l’Algérie en 2023, pour une valeur de 817 millions de dollars, ce qui place le pays au 19ᵉ rang mondial des importateurs.
La Mauritanie domine la liste des fournisseurs avec 330 millions de dollars par an, suivie du Brésil (164 M$), du Bahreïn (156 M$), du Canada (85 M$) et d’Oman (52 M$). Cette situation devrait toutefois évoluer dès 2026 avec l’entrée en exploitation réelle du mégaprojet de Gara Djebilet, objectif affiché des autorités pour réduire drastiquement les importations.
Un marché mondial en forte croissance
Cette avancée intervient dans un contexte international marqué par une hausse de la demande et des prix du minerai de fer. Selon les données de l’OEC, ce produit occupe désormais la 18ᵉ place des biens échangés au niveau mondial, avec une valeur estimée à 175 milliards de dollars, tirée en grande partie par les importations chinoises évaluées à 84 milliards de dollars.
Les perspectives s’annoncent favorables : d’après le cabinet BMI (Fitch Solutions), la demande mondiale de minerai de fer devrait croître à un rythme annuel de 2,5 % jusqu’en 2029, soit le double de la moyenne enregistrée au cours des cinq années précédentes.
Vers un changement de statut
L’exploitation à grande échelle de Gara Djebilet pourrait non seulement sécuriser l’approvisionnement du marché algérien, mais également ouvrir la voie à une présence sur le marché mondial du minerai de fer. Si l’horizon 2033 devrait marquer la mise en service complète d’une industrie nationale de transformation, l’Algérie pourrait d’ici là amorcer sa transition vers un statut d’exportateur, après des décennies de dépendance aux marchés internationaux
