À l’ONU, Ahmed Attaf porte la voix de l’Algérie et réaffirme le soutien indéfectible à la cause palestinienne
À l’occasion de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies, le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ahmed Attaf, a livré ce qui a été qualifié de « parole de l’Algérie » dans l’hémicycle onusien. Son allocution a mis en exergue les grands défis auxquels fait face l’organisation internationale, tout en réitérant l’engagement d’Alger en faveur d’un ordre mondial plus juste et équitable.
Une ONU « affaiblie et marginalisée » face aux crises mondiales
Dans un discours empreint de gravité, M. Attaf a dressé un constat alarmant de la situation internationale. Selon lui, le monde connaît aujourd’hui « une accumulation de crises et de conflits » tandis que « les solutions et les règlements demeurent absents ». Le chef de la diplomatie algérienne a également déploré « le fossé grandissant entre le Nord et le Sud » à l’heure où les révolutions technologiques s’accélèrent, tout en dénonçant « l’érosion du respect des chartes, traités et engagements internationaux ».
Le ministre a pointé du doigt une ONU « paralysée dans son action, étouffée dans sa voix et marginalisée dans son rôle », ses décisions restant souvent inappliquées et ses principes bafoués. Il a ainsi appelé les États membres à assumer pleinement leurs responsabilités afin de « redonner toute sa place au droit international » et de permettre à l’Organisation de redevenir « le cœur battant du système international fondé sur la souveraineté du droit et de la justice ».
La Palestine, « cause fondatrice » de l’ONU
Revenant sur la commémoration de la création des Nations unies, M. Attaf a insisté sur le lien indissociable entre cette mémoire et « l’une des questions les plus anciennes de son agenda : la cause palestinienne ». Il a rappelé que plus de 1 000 résolutions onusiennes, dont plus de 900 adoptées par l’Assemblée générale et une centaine par le Conseil de sécurité, consacrent les droits légitimes du peuple palestinien.
Or, selon lui, cette cause vit aujourd’hui « son plus grand danger depuis sa naissance », face à une politique visant à « l’effacer de l’existence » par l’occupation, l’annexion des terres, le déplacement forcé des populations et la remise en cause du principe de deux États. Pire encore, a-t-il averti, Israël affiche désormais son intention de relancer le projet de « Grande Israël », avec des implications directes sur la stabilité du Liban, de la Syrie, de l’Égypte et de la Jordanie.
Un appel à l’action internationale urgente
Dans un message clair à la communauté internationale, M. Attaf a exhorté les Nations unies et leurs membres à agir « sans tergiversation ni défaillance » afin de clore ce huitième décennie de leur existence sur « une note d’espérance plutôt que sur une accumulation de tragédies et de désastres ».
Il a réaffirmé la position constante de l’Algérie : la seule issue viable demeure l’établissement d’un État palestinien indépendant et souverain sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Une solution qu’il a qualifiée de « juste, durable et définitive » au conflit israélo-palestinien
