Mila : l’AEP, un éternel casse-tête malgré les barrages et les promesses
Par : Abdelouaheb.F
Le wali de Mila, M. Mustapha Koreiche, a presidé, hier, une nouvelle réunion du Conseil de wilaya consacrée principalement à la situation de l’alimentation en eau potable (AEP) et aux retards des projets de développement communal. Entouré des chefs de daïras, des élus locaux et des responsables exécutifs, il a dressé un constat alarmant mais désormais familier : malgré la mobilisation des moyens, la question de l’eau continue de hanter le quotidien des habitants.
L’eau des barrages, un potentiel mal exploité
La wilaya de Mila bénéficie pourtant de ressources hydriques stratégiques, avec l’exploitation des barrages de Beni Haroun, l’un des plus importants d’Afrique du Nord, et de Tablout dans la wilaya de Jijel, censés sécuriser l’approvisionnement en eau potable et irriguer de vastes zones agricoles. Mais dans les faits, ce potentiel reste mal exploité. Le transfert de l’eau depuis ces ouvrages, confronté à des retards techniques, à des déperditions considérables et à des dysfonctionnements dans la gestion des réseaux, n’a pas permis de garantir une distribution régulière. Dans plusieurs communes, les coupures d’eau persistent, obligeant les familles à recourir à l’achat de citernes à des prix exorbitants.
Des projets au ralenti, des citoyens à bout
Outre la question de l’AEP, le Conseil a abordé l’état d’avancement des plans communaux de développement (PCD), du Programme de soutien au développement économique et socialet du Fonds de garantie et de solidarité des collectivités locales. Là aussi, les bilans sont loin d’être satisfaisants : chantiers en retard, budgets bloqués et infrastructures non réalisées. Ce marasme administratif et technique, répété à chaque réunion, accentue la colère des habitants qui dénoncent un écart grandissant entre les annonces officielles et la réalité du terrain.
Des promesses sans résultats
Si le wali a une nouvelle fois exhorté les responsables à « accélérer le rythme » et à « renforcer le contrôle des projets », les citoyens, eux, n’y croient plus. Car ce ne sont pas les réunions qui manquent, mais les résultats concrets. Les barrages de Beni Haroun et de Tablout devaient être synonymes de sécurité hydrique pour Mila et les wilayas limitrophes. Mais pour l’heure, la population n’y voit que des promesses non tenues, traduites par des robinets à sec et une exaspération croissante. « Comment expliquer qu’avec deux grands barrages à proximité, nous devons encore remplir des bidons pour subvenir à nos besoins quotidiens ? », s’interroge un habitant de Beinen. Une question simple, mais qui reste sans réponse depuis des années.