Rentrée scolaire : un défi collectif entre réformes et attentes sociales
Les représentants de la communauté éducative s’accordent à dire que la réussite de la rentrée scolaire constitue aujourd’hui une priorité nationale. Cette rentrée se distingue par une saveur particulière, marquée à la fois par des réformes profondes dans le cycle primaire et par des avancées notables sur les plans organisationnel, matériel et pédagogique.
Parmi les nouveautés, figurent l’introduction de l’anglais dès la première année du cycle moyen et en troisième année du primaire, selon un nouveau programme, ainsi que la perspective de la publication d’une circulaire ministérielle destinée à adapter les emplois du temps et les matières. Le ministère a également entrepris plusieurs opérations : intégration et contractualisation des enseignants, régularisation des situations financières des personnels, et réception progressive de nouvelles infrastructures scolaires conformes aux normes de construction requises.
Dans ce contexte, le représentant du Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE), Yahiaoui Kouider, a souligné que la rencontre prévue entre le ministre de l’Éducation et les syndicats sera « protocolaire » et aura pour vocation d’accompagner symboliquement la rentrée, sans pour autant donner lieu à des avancées immédiates.
De son côté, l’UNPEF (Asentio) affirme comprendre la démarche, tout en insistant sur l’importance de garantir un encadrement administratif et pédagogique adéquat pour chaque élève, en dépit des retards constatés dans la livraison de certains établissements. Ces retards ont conduit le ministre, M. Saâdawi, à effectuer récemment de nombreux déplacements dans les wilayas concernées. Selon Yahiaoui, le secteur éducatif ne saurait assumer seul la responsabilité de ces dysfonctionnements, souvent liés au non-paiement des entreprises chargées des travaux.
Cependant, le SNTE rappelle que la réussite de la rentrée ne garantit pas celle de l’année scolaire dans son ensemble. Pour cela, le ministre est attendu sur des engagements de fond, notamment l’organisation, après la rentrée, d’une séance de travail avec l’ensemble des partenaires sociaux.
Au cœur des revendications figure la question du projet de « loi fondamentale complémentaire », censé corriger les inégalités subies par certaines catégories de personnels. Les syndicats réclament, entre autres, l’intégration des personnels des services économiques dans le secteur de l’éducation, la suppression des formations obligatoires pour les enseignants justifiant d’une expérience comprise entre 4 et 7 ans, ainsi que l’intégration des enseignants promus avant la promulgation de la loi actuelle. La revalorisation des carrières, l’unification des grilles de classification entre enseignants, directeurs et inspecteurs, ainsi que l’amélioration des conditions des personnels techniques et ouvriers figurent également au centre des attentes.
Le ministre Saâdawi a déjà pris l’engagement de traiter ces dossiers, mais les syndicats s’interrogent sur la portée réelle de ces mesures : s’agit-il d’un plan global du gouvernement pour l’ensemble des secteurs, ou bien d’un programme spécifique réservé à l’éducation ?
Une chose est certaine : cette rentrée, placée sous le signe du changement, représente un test majeur pour la nouvelle équipe ministérielle, appelée à concilier réformes pédagogiques ambitieuses et réponses concrètes aux revendications sociales des travailleurs du secteur