Détails sur l’opération d’importation de 10 000 bus après le drame de Oued El Harrach
L’opération d’importation de 10 000 bus ordonnée par le président Abdelmadjid Tebboune en réponse au tragique accident de Oued El Harrach, qui a coûté la vie à 19 citoyens, entre dans sa phase concrète. En marge de l’ouverture de la 4e édition du Salon du commerce intra-africain (IATF 2025), le ministre des Transports, Said Sayoud, a dévoilé les grandes lignes de ce vaste plan de renouvellement du parc national de transport en commun.
Une équipe interministérielle mobilisée
Le ministre a annoncé la mise en place d’une équipe conjointe, composée de représentants du Premier ministère, des ministères des Transports, de l’Industrie, des Finances, ainsi que d’autres parties prenantes. Cette cellule travaille actuellement à l’élaboration du cahier des charges qui définira les modalités de l’acquisition.
Le Premier ministre par intérim, Sifi Gherieb, a fixé un délai d’une semaine – à partir de jeudi dernier – pour finaliser ce document et entamer le processus d’importation, conformément aux instructions présidentielles.
Six mois pour renouveler le parc
Le président Tebboune a donné un délai de six mois au gouvernement pour achever le remplacement des véhicules vétustes par des bus neufs. Selon Said Sayoud, le recensement des bus en circulation a déjà été effectué, permettant de cibler précisément les besoins selon les segments : urbain, suburbain, inter-wilayas et rural.
Les 4 680 premiers bus importeront remplaceront les véhicules de plus de 30 ans, tandis que 5 320 autres viendront remplacer partiellement les bus âgés de 20 à 30 ans.
Vers une production locale dès 2026
En parallèle de l’importation massive, les autorités préparent également le lancement du montage local de bus. Dès le début de l’année 2026, plusieurs usines devraient entrer en production. Le ministre a cité notamment l’usine relevant de l’industrie militaire, ainsi que des unités privées liées aux constructeurs Jac et Daewoo.
Cette stratégie vise à garantir une autosuffisance progressive et à pérenniser le renouvellement du parc roulant à l’échelle nationale.
Des mesures globales pour améliorer la sécurité routière
Au-delà de l’aspect matériel, le président Tebboune a ordonné plusieurs mesures structurelles pour enrayer l’hécatombe routière :
- Importation immédiate de pneus pour véhicules, en réponse aux pénuries ayant affecté la sécurité.
- Révision du code de la route et des conditions d’obtention du permis de conduire.
- Renforcement de la responsabilité en cas d’accidents, notamment pour les entreprises de construction et d’entretien routier, les auto-écoles et les centres de contrôle technique.
- Contrôles accrus par les forces de sécurité à travers le pays pour assurer le respect strict du code de la route.
Une volonté présidentielle de transformation rapide
Ces décisions font suite à la réunion du 26 août consacrée au secteur des transports, tenue quelques jours après le drame de Oued El Harrach. Le chef de l’État y avait exprimé sa volonté d’en finir avec l’obsolescence des moyens de transport publics, tout en engageant le pays vers une réforme en profondeur du système de mobilité et de sécurité routière.
Avec cette opération d’envergure, l’Algérie entend moderniser rapidement son réseau de transport en commun tout en posant les jalons d’une industrie nationale du transport plus durable, plus sûre et plus structurée.