Algérie en route vers la certification ML3 de l’OMS : une étape majeure pour la régulation pharmaceutique et l’exportation
Alger, 3 septembre 2025 — Une réunion technique s’est tenue hier au siège du ministère de l’Industrie Pharmaceutique, réunissant Ouacim Kouidri, ministre de l’Industrie Pharmaceutique, et Abdelhak Saihi, ministre de la Santé. Les discussions ont porté sur le suivi de l’atelier national d’évaluation du système de régulation pharmaceutique, dans l’optique d’obtenir la certification de Maturité 3 (ML3) délivrée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
La certification ML3 est un jalon crucial qui reconnaît la conformité du système algérien aux normes internationales de qualité, sécurité et efficacité des produits pharmaceutiques. Ce label ouvre de nouvelles perspectives pour l’Algérie, facilitant notamment l’enregistrement, l’exportation et les échanges de médicaments fabriqués localement. Cette avancée vise en particulier à dynamiser les exportations vers les marchés africains, où la demande pharmaceutique est en forte croissance, a souligné Ouacim Kouidri.
De son côté, Abdelhak Saihi a rappelé l’importance stratégique de cette certification et affirmé que tous les moyens techniques et humains ont été mobilisés pour accélérer le processus.
Un secteur pharmaceutique algérien en plein essor
Au cours de la dernière décennie, l’Algérie a considérablement renforcé ses capacités de production pharmaceutique. La couverture locale des besoins nationaux a atteint près de 76% en 2025, contre seulement 40% en 2011. Le pays compte aujourd’hui 218 unités de production, représentant environ 30% des capacités pharmaceutiques du continent africain.
La production nationale est évaluée à environ 4 milliards de dollars, avec plus de 1 000 DCI (dénominations communes internationales) et près de 2 900 dispositifs médicaux fabriqués localement. Parmi les projets structurants, une nouvelle usine de matières premières anticancéreuses à Sétif devrait produire 5 000 kg par an dès 2026, renforçant la souveraineté pharmaceutique du pays.
Cette montée en puissance a eu un impact direct sur la balance commerciale pharmaceutique : les importations ont chuté de 2 milliards de dollars en 2019 à environ 1 milliard en 2024. Parallèlement, les exportations, encore modestes, ont atteint 80 millions de dollars et sont appelées à croître dans les années à venir.
Vers une meilleure intégration régionale et un rayonnement international
L’obtention imminente de la certification ML3, attendue pour ce mois de septembre, positionnera l’Algérie aux standards élevés de l’OMS, facilitant l’accès à de nouveaux marchés, la signature d’accords de reconnaissance mutuelle et l’attraction d’investissements étrangers, notamment dans la fabrication sous licence et la recherche clinique.
Dans un continent africain où plus de 70% des besoins en médicaments sont importés, l’Algérie pourrait ainsi jouer un rôle clé dans le renforcement de l’intégration régionale en offrant des médicaments abordables et conformes aux normes internationales, contribuant ainsi à améliorer la santé publique sur le continent.
