Abdelkader Bengrina plaide pour une Algérie « protégée par tous » et appelle à un changement gouvernemental
« Une Algérie pour tous et protégée par tous » : tel est le credo réaffirmé ce dimanche par Abdelkader Bengrina, président du mouvement El Bina El Watani, à l’issue des travaux de l’université d’été de sa formation politique. Lors d’une conférence de presse tenue à Alger, le dirigeant a réitéré l’engagement de son parti à rester à l’écoute des citoyens, de leurs préoccupations et de leurs aspirations.
Appel à un regard lucide et des responsabilités assumées
Dans une déclaration aux accents critiques, Bengrina a invité les responsables gouvernementaux, les leaders politiques et les acteurs de la société civile à faire preuve de lucidité, tout en évitant les « exagérations » ou « accusations infondées ». Il estime que certains dossiers sont mal gérés par l’Exécutif, appelant ce dernier à faire preuve de « plus de rigueur et de transparence dans la conduite des affaires publiques ».
À ce titre, il a demandé l’ouverture d’une enquête sur la gestion des périmètres agricoles de maïs dans le Sud, mettant en cause un manque de suivi et des résultats en deçà des attentes.
Alerte sur la spéculation et défense du pouvoir d’achat
Le président du mouvement El Bina a également tiré la sonnette d’alarme sur la spéculation, qu’il accuse de provoquer artificiellement des pénuries afin de faire grimper les prix, aggravant ainsi l’érosion du pouvoir d’achat des Algériens. Il a appelé à une intervention plus ferme des autorités pour endiguer ces pratiques, qu’il considère comme nuisibles à la stabilité sociale.
Vers un changement gouvernemental ?
Tout en saluant certaines initiatives, notamment l’engagement du président de la République à moderniser le transport public par l’importation de 10 000 bus, Bengrina a laissé entendre qu’un remaniement de l’équipe gouvernementale était nécessaire. « Un changement s’impose », a-t-il lancé, estimant que les parlementaires doivent pleinement jouer leur rôle dans le contrôle des actions de l’exécutif.
Soutien à la diplomatie algérienne
Sur le plan international, le président d’El Bina a félicité la diplomatie algérienne pour ses positions constantes en faveur des causes justes, notamment au sein des instances des Nations unies. Il a souligné que les valeurs de l’Algérie ne sont pas des slogans, mais des convictions profondes qui s’expriment à travers des initiatives concrètes.
IATF 2025 : une opportunité pour l’Algérie
Abdelkader Bengrina a également évoqué l’importance stratégique de la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), prévue du 4 au 10 septembre à Alger. Il a salué cet événement comme une opportunité majeure pour valoriser le potentiel économique de l’Algérie et renforcer sa visibilité auprès des investisseurs étrangers. Il a en ce sens insisté sur la nécessité d’une diplomatie économique active lors de ce type de rendez-vous internationaux.
Tensions avec la France : le respect avant tout
Interrogé sur la crise diplomatique entre l’Algérie et la France, Bengrina a prôné un dialogue équilibré, basé sur la réciprocité et le respect de la souveraineté nationale. Il a dénoncé la tendance de certaines parties en France à accuser l’Algérie d’entraver la délivrance de visas, ainsi que les appels à une ingérence étrangère dans les affaires internes du pays.
En conclusion, le leader d’El Bina se positionne comme un acteur critique mais constructif, insistant sur la nécessité de réformes, de vigilance économique et de souveraineté diplomatique, dans un contexte national et régional en pleine mutation.
