Saïdal renforce sa présence en Afrique et s’ouvre au Moyen-Orient : un nouveau souffle pour l’industrie pharmaceutique algérienne
Le groupe pharmaceutique public Saïdal poursuit son ascension sur le marché africain et amorce une percée prometteuse au Moyen-Orient. Une dynamique d’expansion régionale qui s’illustre notamment par sa participation stratégique à la 4ᵉ édition du Salon du commerce intra-africain (IATF 2025), prévu du 4 au 10 septembre à Alger.
Objectif : des partenariats durables et structurants
Pour le Dr Othmane Meddad, directeur de l’exportation de Saïdal, la présence du groupe à l’IATF dépasse la simple vitrine commerciale. Il s’agit avant tout de nouer des accords de coopération pérennes, de développer des projets conjoints de production et de distribution de médicaments, et de positionner l’Algérie comme acteur majeur de la sécurité sanitaire en Afrique.
Cette démarche s’inscrit dans une politique nationale plus large, axée sur la diversification des exportations et la valorisation du savoir-faire pharmaceutique algérien.
Déjà des résultats concrets sur le terrain
Sur le continent africain, les résultats de cette stratégie sont déjà visibles. En Mauritanie, une cargaison de produits, dont des spécialités pédiatriques, d’une valeur de deux millions d’euros a récemment été livrée. Au Sénégal, un contrat de trois millions d’euros a été signé, incluant l’enregistrement de dix médicaments. Le Tchad, pour sa part, importe chaque année pour près d’un million d’euros de produits Saïdal.
D’autres marchés sont en cours de finalisation : une mission d’évaluation est attendue en Libye en septembre, tandis qu’en Éthiopie, 45 dossiers d’enregistrement sont en traitement, représentant un potentiel de 1,5 million de dollars à moyen terme.
Le Moyen-Orient dans la ligne de mire
Si l’Afrique reste au cœur de la stratégie de Saïdal, l’entreprise algérienne élargit désormais ses perspectives vers le Moyen-Orient. Un premier contrat d’un million d’euros vient d’être signé avec le Yémen, et des discussions sont en cours pour reprendre les exportations vers l’Irak. Le Qatar, malgré des normes strictes alignées sur la FDA américaine, figure également parmi les marchés ciblés.
Une offre adaptée aux besoins évolutifs
« L’offre évolue selon la demande », explique Dr Meddad. Si les antibiotiques dominaient auparavant, la demande actuelle se concentre sur les traitements des maladies chroniques, notamment en cardiologie et en diabétologie. Le paracétamol reste le produit phare, suivi des anti-inflammatoires, anti-allergiques et médicaments pédiatriques. À moyen terme, Saïdal prévoit d’élargir son offre aux anticancéreux, déjà introduits dans les hôpitaux publics.
Freins structurels et défis logistiques
Malgré cet essor, l’expansion de Saïdal est freinée par un problème récurrent : l’absence de relais bancaires algériens dans plusieurs pays africains. Une carence qui complique les transactions financières et ralentit les procédures, déplore Dr Meddad.
Vers l’autosuffisance en matières premières
En parallèle, Saïdal prépare une avancée stratégique : la production locale de matières premières pharmaceutiques, en partenariat avec l’Inde. Les premières molécules concernées seront les antibiotiques, le paracétamol et l’aspirine. Deux mois de production suffiraient à couvrir la demande nationale, le reste étant destiné à l’exportation. Cette initiative vise à réduire la dépendance aux importations et à positionner l’Algérie comme fournisseur régional de principes actifs compétitifs.
Une ambition continentale affirmée
Avec cette stratégie multidimensionnelle, Saïdal confirme sa volonté de devenir un pilier régional de la santé publique, un partenaire fiable pour les systèmes de santé africains, et un levier de souveraineté pharmaceutique pour le continent. Plus qu’un exportateur, le groupe s’impose comme un acteur stratégique de l’intégration économique et sanitaire de l’Afrique.
Par cette montée en puissance, Saïdal illustre l’ambition industrielle de l’Algérie, qui s’inscrit résolument dans une logique de coopération Sud-Sud et de consolidation de son leadership régional.