Constantine et El Khroub paralysées par une grève des transporteurs privés
Par : Wassila. Z
Une quasi-paralysie du transport urbain a été observée dans les villes de Constantine et
d’El Khroub dans la matinée de dimanche, suite à un arrêt de travail massif des chauffeurs
de bus privés, entrés en grève ouverte pour dénoncer la dégradation du secteur. Ce
mouvement surprise a semé la confusion parmi les citoyens, confrontés à de grandes
difficultés pour rejoindre leur lieu de travail ou leurs établissements scolaires, tandis que les
arrêts de bus étaient bondés et les files d’attente interminables. Faute d’alternatives, de
nombreux usagers se sont tournés vers les taxis, dont les tarifs ont connu une flambée
notable, aggravant la situation, notamment sur les lignes reliant El Khroub, Ali Mendjli et
Constantine.
Les grévistes pointent du doigt des conditions de travail devenues intenables, marquées par
l’explosion des prix des pièces de rechange, leur rareté sur le marché, ainsi que
l’interdiction d’importer de nouveaux véhicules, les empêchant de renouveler leur flotte.
À cela s’ajoutent les pressions quotidiennes qu’ils disent subir de la part de certains
passagers et les amendes jugées excessives infligées par les services de transport et de
sécurité. Ils rejettent également les critiques généralisées suite à l’accident tragique d’un bus
survenu récemment à El Harrach, qu’ils qualifient de cas isolé, réaffirmant leur engagement
envers la sécurité des passagers.
Cette grève remet en lumière la fragilité du système de transport urbain à Constantine, où
les transports publics sont insuffisants et le tramway ne dessert pas encore plusieurs
quartiers, laissant les citoyens sans véritable solution de rechange. Les chauffeurs en grève
appellent le ministère des Transports à ouvrir un dialogue sérieux en vue de faciliter
l’importation de véhicules et de pièces et de revoir la relation avec les opérateurs privés.
De leur côté, les usagers réclament un renforcement du transport public et le
développement d’alternatives fiables, afin d’éviter que de telles crises ne perturbent leur
quotidien.