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Approvisionnement en eau potable : l’ADE face au défi de la rareté

Assurer un approvisionnement régulier en eau potable est devenu un défi stratégique majeur pour l’Algérie, en raison du changement climatique et de la pression croissante sur les ressources hydriques. Au cœur de cette mission, l’Algérienne des Eaux (ADE) déploie une stratégie multisectorielle pour garantir la sécurité hydrique du pays.

Une situation climatique alarmante

Selon Salah Eddine Charit, directeur de la communication de l’ADE, les projections climatiques annoncent une baisse de 20 % des précipitations, un recul de plus de 40 % des chutes de neige dans les Hauts Plateaux et une hausse des températures dépassant les 2°C d’ici 2050. Ces conditions mettent à mal les nappes souterraines, impactent l’agriculture et fragilisent la sécurité alimentaire.

Le dessalement au cœur de la solution

Face à cette raréfaction, le dessalement de l’eau de mer est mis en avant comme solution durable. Des stations à Cap Blanc (Oran), Cap Djinet (Boumerdès), Koudiat Eddraouche (El-Taref), Fouka 2 (Tipasa) et Béjaïa renforcent ainsi l’approvisionnement, même jusqu’à 150 km à l’intérieur du pays, grâce aux transferts hydriques.

Des exemples concrets :

  • À Béchar, le transfert de Guetrani assure 80 000 m³/jour,
  • À Tiaret, le transfert d’Adjr Maïa alimente 11 communes avec 34 000 m³/jour.

Recyclage et modernisation du réseau

En parallèle, l’ADE développe le stockage des eaux pluviales et encourage la réutilisation des eaux usées traitées pour l’agriculture et l’industrie, bien que cela nécessite encore un travail de sensibilisation.

Autre priorité : la lutte contre les fuites. La modernisation des infrastructures, la mise en place de systèmes de télégestion et la sectorisation des réseaux permettent une surveillance et une distribution optimisées.

Mobilisation estivale et appel à la conscience collective

Durant l’été, des équipes d’intervention rapide, camions-citernes et permanences techniques 24h/24 sont déployés pour faire face aux pics de consommation. Mais la réussite de cette stratégie dépend aussi de l’engagement citoyen.

Charit rappelle : « Chaque goutte économisée est une victoire pour la collectivité. » L’ADE mène régulièrement des campagnes de sensibilisation pour lutter contre le gaspillage (arrosage excessif, lavage de voitures, etc.).

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