Sécheresse et sécurité alimentaire : l’Algérie ouvre ses importations d’ovins vivants au Brésil
Confrontée à une sécheresse persistante depuis plus de cinq ans, l’Algérie voit son secteur agricole et particulièrement son élevage fortement fragilisés. Pour pallier la baisse de productivité et assurer l’approvisionnement du marché intérieur, le pays a décidé d’autoriser l’importation d’ovins vivants en provenance du Brésil.
L’annonce a été faite par le ministère brésilien de l’Agriculture dans un communiqué publié le 19 août, précisant que les deux gouvernements ont conclu un accord sanitaire et zoosanitaire bilatéral ouvrant la voie à ce nouveau partenariat. Pour Brasilia, cet accord marque une étape importante dans le renforcement des échanges commerciaux avec Alger, notamment dans le secteur agricole.
Jusqu’à présent, l’Algérie s’approvisionnait exclusivement en ovins vivants auprès de la Roumanie, avec des importations évaluées à près de 7,8 millions de dollars en 2024, selon les données de la plateforme Trade Map. L’ouverture vers le Brésil traduit ainsi la volonté des autorités de diversifier leurs sources d’approvisionnement pour répondre à un déficit croissant de la production locale.
La dépendance accrue aux importations s’explique principalement par les effets conjugués de la sécheresse prolongée. Celle-ci a réduit les réserves de fourrage, entraînant une hausse des coûts de production et une dégradation de l’état des cheptels. « L’élevage algérien est en grande partie pastoral, suivant des parcours steppiques sur les hauts plateaux. Ces espaces fourragers, affectés par la sécheresse, n’assurent plus une alimentation suffisante pour le cheptel », soulignait déjà en mars dernier le professeur Ali Daoudi de l’Institut national d’agronomie, dans des propos rapportés par Radio Algérienne.
Face à la demande croissante, notamment lors des fêtes religieuses, le gouvernement avait dû autoriser en juin dernier l’importation exceptionnelle d’un million de têtes d’ovins pour garantir une disponibilité suffisante durant l’Aïd El-Adha.
En ajoutant le Brésil à la liste de ses fournisseurs, Alger espère sécuriser davantage l’approvisionnement en bétail, contenir la pression sur les prix de la viande et améliorer la sécurité alimentaire, en attendant une relance durable de la production nationale.
