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Récolte céréalière 2025 : vers une production record et une autosuffisance renforcée en Algérie

Avant même la fin de la campagne de moisson-battage, les premiers résultats annoncent une récolte de blé 2025 exceptionnelle, la meilleure de ces dernières années, selon Abdelghani Benali, président du Conseil interprofessionnel de la filière des céréales (CNIFC). La production céréalière devrait atteindre environ 30 millions de quintaux, marquant une nette progression par rapport aux saisons précédentes.

Les services agricoles locaux attribuent ces bons résultats aux efforts conjoints des agriculteurs et des instances techniques qui accompagnent la filière en fournissant semences, engrais, équipements et moyens logistiques indispensables au bon déroulement de la saison, de la préparation des sols jusqu’au stockage des récoltes.

Abdelghani Benali souligne que l’Algérie produit désormais ce qu’elle consomme, grâce à la stratégie mise en place par le président Abdelmadjid Tebboune, qui a validé de nombreuses mesures facilitant la sécurité alimentaire nationale. Les progrès les plus marquants sont enregistrés dans les régions de l’Est et du Centre, tandis que l’Ouest affiche également une amélioration, notamment pour le blé dur et l’orge.

Le président du CNIFC s’est montré optimiste quant à l’avancée de la récolte dans le sud-est et le sud-ouest du pays, qui devrait s’achever à la mi-juillet. Grâce à un système de numérisation innovant, toutes les données récoltées permettront d’affiner la gestion agricole et d’assurer la durabilité de cette dynamique positive.

Malgré une réduction de la superficie agricole exploitable – passée de 3,2 millions à entre 1,7 et 2 millions d’hectares à cause des intempéries – les performances sont en nette hausse. Selon Benali, « il n’y a pas photo entre la production de 2000 et celle de ces dernières années ». L’optimisation des surfaces cultivées, notamment grâce à la rotation céréales-légumineuses, joue un rôle clé dans cette réussite.

L’Algérie atteint aujourd’hui l’autosuffisance, en particulier en blé dur, que le président du CNIFC considère comme plus stratégique que le blé tendre, estimant qu’un quintal de blé dur équivaut à deux quintaux de blé tendre. Il invite même à repenser la dépendance à la farine introduite historiquement par la colonisation, au profit de traditions alimentaires locales.

Par ailleurs, la surface cultivée dans le Sud a fortement augmenté, passant de 2 000 hectares dans les années 1990 à plus de 150 000 hectares aujourd’hui, avec un objectif ambitieux d’atteindre 1 million d’hectares dans cette région, dont 500 000 dès l’an prochain, en complément des près de 2 millions d’hectares cultivés ailleurs dans le pays.

Enfin, au-delà de la production céréalière, l’Algérie vise désormais l’autosuffisance en semences, s’appuyant sur la qualité des produits issus des régions du Sud. Les dispositifs de collecte, notamment les centres de proximité, ont grandement contribué à fluidifier les opérations malgré les retards causés par les conditions climatiques.

Cette dynamique traduit un véritable tournant pour le secteur agricole algérien, consolidant la sécurité alimentaire nationale et ouvrant la voie à un développement agricole durable.

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