Eco 4Actualités Economie 

Vers une intégration progressive de l’économie informelle dans les circuits officiels en Algérie

Les pouvoirs publics algériens ont engagé une série de réformes prioritaires visant à intégrer graduellement les activités informelles dans l’économie officielle et à accroître la bancarisation d’une part importante de la masse monétaire circulant actuellement hors du système bancaire. Lors de sa dernière rencontre avec les médias nationaux, le président de la République a souligné que la disparition de l’économie parallèle est indispensable au développement durable de l’économie nationale, tout en précisant qu’il s’agit d’un processus long et progressif impliquant plusieurs secteurs.

La future loi de finances, en cours de préparation, s’inscrira dans la continuité des mesures actuelles, en introduisant de nouvelles dispositions destinées à encadrer l’informel. L’objectif est d’élargir l’assiette fiscale à travers un recensement accru de la population fiscale, tout en proposant des incitations financières et fiscales pour encourager l’adhésion progressive des acteurs du marché informel, comme le rappellent les récentes directives du ministère des Finances adressées aux ordonnateurs publics.

Ces mesures viendront s’ajouter aux dispositions déjà mises en œuvre en 2025, notamment l’obligation de paiement par moyens scripturaux – au lieu d’espèces – pour certaines transactions comme l’immobilier bâti et non bâti, la vente de véhicules et engins par les concessionnaires, l’achat de yachts ou bateaux de plaisance, ainsi que la souscription aux assurances obligatoires. Cette mesure vise à éliminer l’usage du cash dans ces secteurs, contribuant ainsi à réduire la circulation d’argent non déclaré, à lutter contre le blanchiment de capitaux et l’évasion fiscale, tout en favorisant l’inclusion financière et le développement des paiements électroniques.

Par ailleurs, en juin dernier, les autorités ont officialisé l’intégration dans le secteur formel d’une activité longtemps restée dans l’informel : la micro-importation individuelle, connue sous le nom de commerce du cabas ou des valises. Cette activité a été inscrite dans la nomenclature officielle des auto-entrepreneurs, marquant une étape importante dans la reconnaissance et l’encadrement de l’« informel de survie ». Cette mesure pourrait être suivie par d’autres visant à intégrer d’autres segments informels, tandis que les dispositifs anti-blanchiment et anti-criminalité financière continuent d’être renforcés pour combattre « l’informel prédateur ».

Cette série d’actions illustre la mise en place d’une stratégie globale pragmatique et graduelle de réduction de l’économie parallèle. Un des enjeux majeurs consiste également à accélérer la modernisation des infrastructures et services bancaires et financiers, notamment en développant les moyens de paiements électroniques. L’objectif est de diminuer la dominance du cash dans les transactions courantes et de réorienter les capitaux thésaurisés et informels vers les circuits économiques officiels.

Articles relatifs

Leave a Comment