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Une situation macroéconomique résiliente mais toujours vulnérable aux fluctuations pétrolières

Bien que soutenue par des réserves de change estimées à près de 70 milliards de dollars et un endettement extérieur quasi nul, la situation macroéconomique de l’Algérie demeure exposée aux variations du marché pétrolier. Cette vulnérabilité met en lumière l’impératif de préserver les équilibres extérieurs et de maîtriser le déficit budgétaire pour assurer la soutenabilité des finances publiques à moyen terme.

Les données publiées récemment par l’Office national des statistiques (ONS) révèlent qu’au premier trimestre de l’année en cours, la balance commerciale algérienne a enregistré un léger déficit de 269,3 milliards de dinars – une première depuis 2020. Ce recul s’explique en partie par la baisse des recettes issues des hydrocarbures dans un contexte international incertain, marqué par une forte instabilité des prix du brut.

Malgré cette contre-performance ponctuelle, les fondamentaux économiques du pays restent solides à court terme. Les réserves de devises couvrent environ 18 mois d’importations de biens et services, offrant au pays une marge de sécurité confortable. Par ailleurs, les secteurs hors hydrocarbures, notamment l’agriculture et l’industrie, affichent des performances encourageantes en matière de croissance, ce qui constitue un signal positif en faveur de la diversification de l’économie.

Cependant, cette dynamique reste insuffisante pour compenser les aléas structurels liés à la dépendance aux hydrocarbures. Dans ce contexte, une vigilance accrue est nécessaire vis-à-vis des dépenses publiques et des importations, afin d’éviter tout déséquilibre durable de la balance des paiements, véritable indicateur de la santé financière du pays.

La préservation des équilibres financiers demeure ainsi un enjeu stratégique. Une gestion rigoureuse des ressources financières disponibles est essentielle, avec une priorité donnée aux investissements productifs, aux projets structurants et aux réformes destinées à renforcer le climat des affaires. L’objectif à moyen terme : stimuler les exportations hors hydrocarbures, améliorer la compétitivité extérieure et réduire la vulnérabilité budgétaire face à la volatilité des cours pétroliers.

Les projections officielles intégrées à la loi de finances 2025 prévoient toutefois un redressement de la balance commerciale, avec un excédent attendu de plus de 4,8 milliards de dollars d’ici la fin de l’année. Un résultat qui reste tributaire de la conjoncture énergétique mondiale et du degré d’engagement de l’État dans la rationalisation de ses dépenses et la diversification de ses sources de revenus.

En somme, bien que la situation économique actuelle de l’Algérie présente plusieurs indicateurs positifs, elle appelle à une gestion prudente et proactive pour consolider les acquis, atténuer les vulnérabilités structurelles et accélérer la transition vers une économie moins dépendante des hydrocarbures.

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