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Agriculture en Algérie : pour une transition vers un modèle durable et résilient

Malgré les progrès réalisés ces dernières années, l’agriculture algérienne reste largement structurée autour du modèle de « l’intensification conventionnelle », estime Mohammed Mostefa, enseignant-chercheur à l’université de Djelfa. Selon lui, il est désormais impératif d’opérer une transition vers un système agricole plus durable, capable de faire face aux nouveaux défis du XXIe siècle.

Des enjeux multiples et pressants

L’agriculture algérienne doit aujourd’hui relever des défis de taille, liés notamment à la garantie de la souveraineté alimentaire dans un contexte mondial incertain, marqué par une mondialisation dérégulée et imprévisible. À cela s’ajoutent les impacts croissants du changement climatique, qui appellent à bâtir une résilience systémique au sein des filières de production.

Pour Mohammed Mostefa, il est urgent d’adopter des stratégies permettant la promotion de l’intensification durable, intégrant à la fois l’agroécologie et l’agriculture biologique. Ce modèle vise à concilier production suffisante, respect de l’environnement, et bien-être des agriculteurs et des consommateurs.

Soutenir les agriculteurs dans la transition

Cette transition ne pourra réussir sans mesures incitatives fortes, destinées à compenser les pertes de rendement temporaires que pourraient subir les agriculteurs, notamment lors des premières années de conversion vers des méthodes plus durables. L’expert souligne la nécessité d’un accompagnement étatique et institutionnel, fondé sur des politiques agricoles repensées, des aides ciblées, et des programmes de formation.

Éduquer pour mieux consommer

Au-delà de la production, le chercheur insiste sur l’importance de repenser les habitudes alimentaires, en particulier chez les jeunes générations. Il propose des actions éducatives dans les cantines scolaires, avec pour objectif la promotion d’une alimentation équilibrée et préventive, réduisant notamment la consommation de sucre et de boissons gazeuses, et favorisant l’eau, les fruits, les légumes et les légumineuses.

Un potentiel dans les zones défavorisées et urbaines

Mohammed Mostefa souligne que ce modèle agricole alternatif présente un fort potentiel dans les zones défavorisées – comme les régions montagneuses, sahariennes ou encore les milieux urbains. L’agriculture durable y représenterait une réponse adaptée aux contraintes locales, tout en offrant de nouveaux produits et services à des consommateurs de plus en plus soucieux de la qualité nutritionnelle et de l’origine de leur alimentation.

Cette approche intégrée, qui lie production durable, justice sociale, santé publique et respect de l’environnement, s’impose aujourd’hui comme une voie incontournable pour assurer l’avenir du secteur agricole en Algérie.

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