Inflation en Algérie : nette accalmie et stabilisation sous les 4 %

Par : Amani H.

L’inflation en Algérie poursuit sa tendance baissière, avec un taux annuel qui s’est établi à 3,6 % en juin 2025, selon les dernières données publiées par l’Office national des statistiques (ONS). Cette évolution marque une stabilisation notable après les pics avoisinant les 10 % enregistrés en 2022 et 2023, et confirme le ralentissement progressif de la hausse des prix à la consommation.

Si l’indice global des prix à la consommation a enregistré une légère hausse de 0,2 % en juin (contre une baisse significative de 2,9 % en mai), l’ONS souligne qu’il s’agit d’un rebond modéré, principalement dû à une augmentation contenue des prix des produits alimentaires.

Dans le détail, les produits agricoles frais ont enregistré une hausse globale de 0,5 %, tirée par une flambée des prix de la viande de poulet (+12,4 %) et des fruits (+23,2 %). Les légumes ont également connu une hausse de 3 %, tandis que certains produits ont vu leurs prix reculer, notamment la viande de mouton (-4,5 %), les poissons (-11,4 %) et les œufs (-2,1 %). Les produits alimentaires industriels ont, eux, légèrement reculé de 0,1 %, et les prix des services sont restés stables.

Par rapport à juin 2024, la hausse générale des prix à la consommation est estimée à +0,1 %, confirmant une tendance nette à la désinflation, saluée par les institutions financières internationales.

Le Fonds monétaire international (FMI), à l’issue de sa mission de consultations en Algérie en juin, a noté une baisse importante de l’inflation, passée de 9,3 % en 2023 à 4 % en 2024, attribuée principalement à la modération des prix alimentaires ainsi qu’à une stabilité des prix hors alimentation et énergie. La Banque mondiale (BM), dans ses derniers rapports, a également mis en avant une désinflation marquée, estimant l’inflation alimentaire à 3,3 % en 2024. Elle explique cette évolution favorable par une meilleure performance agricole, la réouverture des importations de viande fin 2023, ainsi que par la stabilité du dinar et un ralentissement de la croissance monétaire.

Selon la Banque mondiale, cette baisse des pressions inflationnistes, couplée à une augmentation des transferts sociaux et à une croissance hors-hydrocarbures dynamique, a permis une amélioration du pouvoir d’achat, notamment chez les ménages les plus vulnérables.

Lors de sa récente intervention médiatique, le président de la République a confirmé cette trajectoire positive, affirmant que l’inflation avait été ramenée de plus de 9 % à moins de 4 %, et que cette tendance à la baisse devrait se poursuivre dans les mois à venir.

Ainsi, la situation économique du pays semble s’orienter vers davantage de stabilité, sous l’effet combiné de politiques publiques ciblées et de conditions économiques plus favorables.