L’Ukraine sous pression : la Russie avance, les tensions internationales s’exacerbent
Par : Amani H.
Juillet sanglant sur le front ukrainien. L’armée russe a enregistré sa plus importante progression territoriale depuis novembre, avec 634 km² de gains nets sur le mois, selon les données publiées par l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), basé aux États-Unis. Une dynamique inquiétante qui confirme une tendance entamée il y a quatre mois, illustrant un tournant stratégique dans le conflit.
La majeure partie de ces gains – près des trois quarts – a été enregistrée dans la région de Donetsk, épicentre des affrontements entre les forces russes et ukrainiennes depuis plus de deux ans. Mais Moscou a également étendu sa présence dans d’autres zones : Kharkiv au Nord-Est, Zaporijjia à l’Est et Dnipropetrovsk au centre-est. Seule la région de Soumy, au nord, a vu une légère reprise ukrainienne, avec quelques dizaines de kilomètres carrés regagnés.
Face à cette réalité militaire, le discours du Kremlin ne varie pas. Lors d’une rencontre avec le président biélorusse Alexandre Loukachenko, Vladimir Poutine a réitéré son souhait d’« une paix durable, stable, sur de bonnes bases ». Pourtant, les conditions avancées par Moscou restent inacceptables pour Kiev : cession des régions de Donetsk, Louhansk, Zaporijjia, Kherson et de la Crimée, retrait des forces occidentales, neutralité militaire de l’Ukraine.
Pour Volodymyr Zelensky, ces demandes sont une atteinte à la souveraineté ukrainienne. Le président ukrainien a pourtant réaffirmé sa volonté de dialogue, appelant directement Vladimir Poutine à une rencontre : « Nous comprenons qui prend les décisions en Russie et qui doit terminer cette guerre », a-t-il déclaré sur ses réseaux sociaux.
Mais sur le terrain, les appels à la paix semblent de plus en plus étouffés par le bruit des drones et des missiles. Le mois de juillet a été le plus intense en matière de bombardements depuis le début de l’invasion : 6.297 drones à longue portée ont été tirés par l’armée russe, selon une analyse de l’AFP – soit une hausse de 16 % par rapport à juin. Les frappes de nuit se sont multipliées, notamment sur la capitale Kiev, où une attaque récente a fait 31 morts civils, dont cinq enfants.
Cette escalade n’est pas sans conséquences diplomatiques. Aux États-Unis, Donald Trump, qui multiplie les déclarations depuis son retour sur le devant de la scène politique, a annoncé le déploiement de deux sous-marins nucléaires dans des « zones appropriées ». Une décision prise après des propos jugés provocateurs de l’ex-président russe Dmitri Medvedev, qui qualifiait les ultimatums de Trump de « pas vers la guerre » avec les États-Unis. « Les mots comptent et peuvent avoir des conséquences imprévues », a prévenu Trump sur Truth Social.
Une paix introuvable
Alors que l’Ukraine tente de stabiliser ses lignes de front et que la Russie accélère son offensive, les perspectives de résolution diplomatique paraissent plus lointaines que jamais. Les positions restent figées, les armes parlent, et les populations civiles paient le prix fort. La guerre en Ukraine s’enfonce dans une spirale d’intensification, sur fond de tensions internationales grandissantes.
