L’usine Fiat d’Oran s’apprête à entrer en phase CKD, une avancée majeure pour l’industrie automobile algérienne
L’entrée en phase CKD (Complete Knocked Down) de l’usine Fiat de Tafraoui, près d’Oran, ne serait plus qu’une question de semaines, voire de jours. Cette avancée est confirmée par des vidéos récemment diffusées par la filiale algérienne du groupe Stellantis, montrant les essais en cours dans les ateliers de peinture et de ferrage, où robots et opérateurs humains collaborent pour les opérations de soudure.
Cette nouvelle étape industrielle devrait concrétiser la sortie des lignes de production du quatrième modèle de la gamme Fiat produite en Algérie : la Grande Panda, une toute récente nouveauté mondiale du constructeur italien. Selon le communiqué du 26 avril dernier, le groupe Stellantis a finalisé le recrutement de la première équipe dédiée aux ateliers de peinture et ferrage, et prévoit d’intégrer à terme 550 nouveaux collaborateurs spécialisés, en complément des 1650 salariés déjà présents sur le site.
L’extension de l’usine vise à réaliser localement, outre l’assemblage de pièces fabriquées en Algérie comme les pneus, sièges, faisceaux électriques et pièces en injection plastique, les étapes essentielles de soudage, ferrage et peinture. Ces activités marquent, selon Stellantis, « le début de la véritable industrie automobile en Algérie ».
Inaugurée en décembre 2023, l’usine Fiat de Tafraoui a débuté ses travaux d’extension en mars 2024 pour intégrer ces deux nouvelles phases clés. Les travaux ont progressé rapidement, passant de 40 % d’avancement en décembre 2024 à 70 % en mars 2025, avec une promesse d’achèvement avant la fin de l’année.
Avec l’entrée en phase CKD, l’usine franchira un cap important, visant une montée en cadence à 90 000 véhicules par an dès 2026, et une intégration locale dépassant 20 %. Treize fournisseurs locaux alimenteront l’usine, qui s’apprête à lancer ce 4e modèle produit en CKD. Stellantis affiche sa volonté de respecter les engagements pris avec les autorités algériennes, avec l’objectif de dépasser les 30 % d’intégration locale exigés avant la fin de la 5e année.
Au-delà de ces objectifs industriels, Stellantis projette de faire de l’Algérie une plateforme régionale d’exportation, conformément aux ambitions de son ancien CEO Carlos Tavares. Cette stratégie s’inscrit dans le plan « Dare Forward », qui vise à produire 1 million de véhicules par an en Afrique d’ici 2030, avec un taux d’intégration locale continentale de 70 %. L’ensemble des étapes franchies par l’usine de Tafraoui s’inscrit clairement dans cette vision à long terme.
