Gaza au bord de la famine : les ONG tirent la sonnette d’alarme face à une situation humanitaire hors de contrôle
Par : Amani H.
La situation dans la bande de Gaza continue de se détériorer à un rythme alarmant. Plus d’une centaine d’organisations humanitaires internationales ont lancé, ce mercredi, un appel urgent face au risque imminent d’une famine généralisée dans le territoire, ravagé par plus de vingt mois de conflit.
Dans un communiqué commun, des ONG telles que Médecins sans frontières, Amnesty International, Oxfam, Caritas et plusieurs branches de Médecins du monde affirment que la crise humanitaire a franchi un seuil critique. « Une famine de masse se propage à Gaza. Nos collègues, comme les civils que nous aidons, s’affaiblissent jour après jour », alertent-elles. Les signataires réclament un cessez-le-feu immédiat, l’ouverture sans restriction de tous les points de passage, ainsi que la libre circulation de l’aide humanitaire à travers l’ensemble du territoire.
Selon les autorités médicales locales, les conséquences de l’effondrement des infrastructures humanitaires sont déjà dramatiques. Un hôpital de Gaza a signalé mardi la mort de 21 enfants en 72 heures des suites de la faim ou de la malnutrition. Depuis le début de la guerre, déclenchée par l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, la population civile vit dans un état de siège quasi permanent, sans accès fiable à l’eau, à la nourriture ni aux soins médicaux.
Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a de son côté accusé l’armée israélienne d’avoir tué, depuis fin mai, plus de 1 000 personnes cherchant à obtenir de l’aide humanitaire, notamment près des centres de distribution de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF). Cette organisation, soutenue par les États-Unis et Israël mais critiquée pour son manque de transparence financière, a elle aussi dénoncé les obstacles à la distribution de l’aide, en pointant la responsabilité du Hamas.
De son côté, Israël affirme que le mouvement islamiste palestinien détourne l’aide humanitaire à des fins de profit ou de propagande, en revendant les denrées à prix fort ou en ouvrant le feu sur les civils rassemblés près des centres de distribution. Un jeu d’accusations réciproques qui alimente la confusion et aggrave la souffrance des populations.
Dans ce contexte de crise extrême, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a de nouveau tiré la sonnette d’alarme mardi. « La famine frappe à toutes les portes. La situation à Gaza atteint un niveau de destruction et de mort sans précédent dans l’histoire récente », a-t-il déclaré, appelant la communauté internationale à réagir de toute urgence.
Face à cette situation, des efforts diplomatiques sont en cours. L’émissaire américain Steve Witkoff est attendu en Europe cette semaine pour tenter de relancer les discussions autour d’un nouveau cessez-le-feu et de la mise en place d’un corridor humanitaire sécurisé. Les États-Unis espèrent convaincre leurs alliés européens de faire pression sur les parties impliquées afin de permettre l’acheminement rapide et massif de l’aide.
