Dimitri Medvedev attaque l’Union européenne dans une diatribe virulente après le 18e paquet de sanctions
Par : Amani H.
Moscou – L’ancien président russe et actuel vice-président du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, Dmitri Medvedev, a publié une déclaration virulente ce jeudi en réaction à l’adoption par l’Union européenne d’un 18e paquet de sanctions contre la Russie. Le message, diffusé via les réseaux sociaux et les médias d’État russes, contient des propos particulièrement agressifs à l’égard de l’UE et de plusieurs de ses États membres.
Medvedev y qualifie les responsables européens d’« imbéciles » et évoque un « renforcement des frappes » contre l’Ukraine, y compris contre sa capitale, Kiev. Il affirme que ces nouvelles sanctions « n’auront pas plus d’effet » que les précédentes et que l’économie russe « tiendra bon ». Il y annonce également une politique russe de « distanciation maximale » avec l’UE, en ciblant nommément des pays comme l’Allemagne, la France, les pays baltes, la Pologne et le Royaume-Uni.
Les termes employés sont particulièrement hostiles et empreints de références historiques controversées. Medvedev accuse plusieurs dirigeants européens de se comporter comme les régimes totalitaires du XXe siècle et appelle ouvertement à cultiver une « haine » durable envers l’Occident, qu’il qualifie de « russophobe ».
En conclusion de son message, il attaque personnellement Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, par des propos insultants et misogynes.
Contexte
L’Union européenne a adopté un nouveau train de sanctions économiques et financières visant la Russie, en réaction à la poursuite de l’invasion de l’Ukraine par Moscou, déclenchée en février 2022. Ces sanctions visent notamment à restreindre les importations d’armes, de technologies à double usage, de composants électroniques, ainsi que de produits pétroliers.
La déclaration de Medvedev s’inscrit dans un ton de plus en plus durci de la part des autorités russes à l’égard de l’Occident. Ancien président de la Fédération de Russie (2008–2012) et ancien Premier ministre, Medvedev adopte depuis le début du conflit ukrainien un discours bien plus radical qu’à l’époque de ses fonctions exécutives, multipliant les prises de position nationalistes et belliqueuses.
Réactions internationales
Les premières réactions diplomatiques n’ont pas tardé. Plusieurs chancelleries européennes ont dénoncé des propos « inacceptables » et « inquiétants » de la part d’un haut responsable russe. Le ministère français des Affaires étrangères a appelé à « ne pas céder aux provocations verbales » tout en réaffirmant son soutien à l’Ukraine.
De son côté, la Commission européenne n’a pas officiellement commenté les attaques personnelles à l’encontre d’Ursula von der Leyen, mais des sources proches indiquent que la déclaration a été perçue comme une tentative de détourner l’attention des effets concrets des sanctions sur l’économie et le complexe militaro-industriel russes.
Analyse
Si les propos de Dmitri Medvedev peuvent être perçus comme une tentative de galvaniser l’opinion publique russe dans un contexte de guerre prolongée et de pression internationale, leur tonalité extrêmement virulente illustre aussi une dégradation continue des relations entre la Russie et l’Occident. Ce type de déclaration pourrait compliquer davantage les perspectives de résolution diplomatique du conflit, tout en renforçant la perception d’une fracture durable entre la Russie et le reste de l’Europe