Washington revoit sa copie sur l’Algérie : un partenaire stratégique en devenir
Youcef.H
Washington – La perception américaine de l’Algérie connaît un tournant significatif. Jadis perçue comme un régime politique fermé et opaque, à la lumière notamment de révélations de WikiLeaks, l’Algérie apparaît désormais, aux yeux de plusieurs cercles de décision à Washington, comme un acteur fiable et stratégique dans une région en proie à l’instabilité.
C’est ce que met en lumière un rapport récent du Washington Institute for Near East Policy, un influent think tank américain, qui revient en détail sur l’évolution des relations entre les deux pays dans une note intitulée « L’engagement stratégique des États-Unis avec l’Algérie ».
Le document souligne que l’Algérie est désormais reconnue comme un partenaire clé en matière de sécurité, notamment pour sa résilience face au terrorisme et sa capacité à retrouver la stabilité après une décennie noire. Cette expérience, développée indépendamment et sans intervention étrangère, attire l’attention du Département d’État et du Pentagone, en quête d’alliés solides dans la lutte contre l’extrémisme violent.
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les responsables américains ont pris conscience de l’expertise algérienne dans le démantèlement des réseaux terroristes. Une collaboration plus étroite s’est engagée, motivée par la volonté partagée de renforcer la coopération sécuritaire.
Sur le plan continental, l’Algérie occupe une position centrale dans les dispositifs africains de lutte contre le terrorisme, en abritant notamment le Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) et en présidant plusieurs mécanismes régionaux.
Mais les intérêts américains ne s’arrêtent pas à la sécurité. Le rapport met aussi en avant l’importance énergétique et géostratégique de l’Algérie, considérée comme l’un des plus grands producteurs d’énergie en Afrique, idéalement positionnée sur la Méditerranée. Les majors Chevron et ExxonMobil ont d’ailleurs exprimé leur volonté d’investir dans le pays, un signal fort qui pourrait encourager d’autres investisseurs américains, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, des énergies renouvelables ou de la pharmacie.
En somme, les États-Unis semblent redéfinir leur approche vis-à-vis de l’Algérie, misant sur un partenariat élargi, à la fois stratégique, énergétique et économique.
