Alger : lancement officiel de la restauration du Palais El Menzah, future « Maison des artistes » au cœur de la Casbah
Le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, a donné hier à Alger le coup d’envoi officiel des travaux de restauration du Palais El Menzah, un joyau architectural niché dans la haute Casbah, destiné à devenir un pôle culturel majeur sous le nom de Maison des artistes. Ce projet ambitieux s’inscrit dans le cadre d’un vaste programme de réhabilitation du patrimoine bâti et de soutien à la création artistique nationale.
Un patrimoine en renaissance
Construit à la fin du XIXe siècle, le Palais El Menzah — anciennement connu sous le nom de Ksar Chergui — est un édifice emblématique qui témoigne de la richesse architecturale de la Casbah, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1992. Acquis en 2017 par l’Office national des droits d’auteur et des droits voisins (Onda), ce palais a été laissé en attente de restauration en raison de la complexité des procédures techniques et administratives.
Ce mardi, accompagné du directeur général de l’Onda, Samir Thaalbi, le ministre Ballalou a visité le site et assisté à une présentation technique détaillée des opérations de restauration, assurées par un bureau d’études spécialisé. Ces travaux sont réalisés avec l’appui de l’Agence nationale de gestion des réalisations des grands projets de la culture (ARPC), un organisme relevant du ministère de la Culture.
Un futur espace dédié à la création et au rayonnement artistique
La Maison des artistes, dont l’ouverture est prévue pour octobre 2026, sera bien plus qu’un simple centre culturel. Selon le ministre, elle deviendra « un espace de rencontre et de dialogue entre les artistes, un lieu d’expression plurielle, et un centre de rayonnement culturel ancré dans le tissu vivant de la Casbah d’Alger ».
L’objectif est de faire de ce lieu un espace polyvalent capable d’accueillir des ateliers de musique, des expositions, des résidences artistiques, des concerts acoustiques, ainsi que des rencontres littéraires ou multidisciplinaires. Il s’agit de valoriser la création nationale sous toutes ses formes et de donner aux artistes un lieu digne de leur contribution à la société.
« Ce projet entre pleinement dans la stratégie du ministère visant à valoriser les efforts créatifs et à consacrer des espaces culturels à la hauteur du statut de l’artiste algérien », a déclaré Zouhir Ballalou à la presse.
Respect du calendrier et exigences patrimoniales
Le ministre a tenu à insister sur le respect du calendrier des travaux, dont la livraison est fixée à octobre 2026. Il a appelé les équipes chargées du chantier à conjuguer rigueur et sensibilité patrimoniale, dans un souci de préservation fidèle de l’âme du lieu tout en lui insufflant une vocation contemporaine.
« Il ne s’agit pas simplement de rénover un bâtiment. Il s’agit de redonner vie à un espace chargé d’histoire, tout en l’ouvrant aux artistes d’aujourd’hui et de demain », a-t-il souligné lors de son échange avec les techniciens et architectes.
Un signal fort pour la Casbah et la culture algérienne
Ce projet s’inscrit également dans une volonté plus large de revitalisation de la Casbah, cœur historique d’Alger, souvent laissé à l’abandon malgré son importance patrimoniale. En investissant dans la restauration d’un monument symbolique pour en faire un espace vivant dédié aux arts, le ministère de la Culture envoie un signal fort : la culture algérienne, dans sa diversité et sa profondeur, mérite des lieux à la hauteur de ses ambitions.
De nombreux artistes ont salué l’initiative, espérant que cette Maison des artistes deviendra un lieu de convergence, d’échange et de transmission entre générations.
