Open Banking : entre disruption et opportunités pour le secteur bancaire
Le secteur bancaire traverse une transition profonde sous l’effet de l’émergence de l’Open Banking, selon une analyse signée par Rania Melakhessou et Ilham Ghalem de l’École Nationale Supérieure de Statistique et d’Économie. Publiée dans la Revue d’Économie et de Statistique Appliquée, l’étude met en lumière les défis et opportunités liés à cette nouvelle architecture des services financiers.
Les auteurs estiment que l’Open Banking, en permettant l’accès sécurisé aux données financières des clients via des interfaces ouvertes (APIs), redéfinit les rapports entre banques traditionnelles et nouveaux acteurs de la fintech. Si cette ouverture favorise l’innovation et la personnalisation des services, elle impose aux banques de repenser en profondeur leur modèle économique, leurs infrastructures et leur gouvernance des données.
Un nouveau paradigme centré sur le client
L’analyse souligne que cette transformation replace le client au cœur des services financiers, dans un environnement où la transparence, l’agilité et la confiance deviennent des piliers essentiels. Les établissements financiers sont désormais appelés à innover davantage, à gérer les risques avec plus d’agilité et à répondre à des attentes croissantes en matière de fluidité et de sécurité des services.
Melakhessou et Ghalem notent toutefois que cette transition ne va pas sans enjeux critiques, notamment en matière de cybersécurité, de protection des données personnelles, de réglementation et de gestion de la concurrence. Autant de points que les banques doivent impérativement maîtriser pour éviter une perte de contrôle stratégique face aux nouveaux entrants.
Entre risque de marginalisation et levier de croissance
« L’Open Banking représente à la fois un défi et une opportunité majeure pour le secteur bancaire », écrivent les deux chercheuses. Les institutions financières qui sauront intégrer ce modèle de manière proactive et sécurisée pourront en faire un levier de croissance, tout en élargissant leur écosystème partenarial et en faisant émerger de nouveaux services à forte valeur ajoutée.
À l’inverse, celles qui tarderont à s’adapter risquent de se voir marginalisées dans un paysage concurrentiel en mutation rapide. L’avenir du secteur, conclut l’étude, dépendra de sa capacité d’adaptation à ce nouvel écosystème ouvert, collaboratif et technologique, où la rapidité de transformation fera la différence.