La France libère l’influenceur algérien Doualman après 90 jours de rétention : un revers pour le ministère de l’Intérieur
Youcef .H
Après trois mois de rétention administrative, la France a été contrainte de libérer l’influenceur algérien Boualem Naaman, connu sous le nom de « Doualman », faute de pouvoir l’expulser vers l’Algérie. Une information révélée ce mardi par plusieurs médias français.
L’affaire Doualman est devenue l’un des symboles des tensions diplomatiques entre Alger et Paris. Bien que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau ait engagé une campagne ciblant plusieurs influenceurs algériens, Doualman fut le seul à faire l’objet d’une tentative d’expulsion, malgré un titre de séjour valide et un emploi déclaré en France.
Pour justifier cette mesure, les autorités françaises se sont appuyées sur une condamnation antérieure à cinq mois de prison avec sursis, prononcée pour des propos jugés « incitatifs » sur TikTok à l’encontre d’opposants algériens.
Le 9 janvier dernier, une tentative de renvoi vers l’Algérie a échoué, Alger ayant refusé de le recevoir en invoquant le non-respect des procédures consulaires. Ce refus a par la suite été validé par la justice française.
Malgré cela, Bruno Retailleau a persisté dans sa volonté d’expulser l’influenceur, multipliant les pressions administratives, notamment par un arrêté de reconduite à la frontière et un placement en centre de rétention. Or, selon la loi française, un étranger ne peut être maintenu en rétention plus de 90 jours si aucun pays n’accepte de le recevoir.
Face à l’impasse et en l’absence d’un accord de réadmission avec l’Algérie, les autorités françaises ont dû relâcher Doualman, le plaçant toutefois sous une assignation à résidence stricte.
L’avocat de l’influenceur, Me Jean-Baptiste Mousset, a indiqué que son client se conformerait aux conditions de l’assignation, tout en poursuivant la procédure judiciaire pour faire annuler définitivement l’arrêté d’expulsion.
Ce revers a terni l’image de fermeté affichée par Bruno Retailleau en début d’année, lorsqu’il promettait une « riposte graduée » face à l’Algérie et une politique plus dure envers les ressortissants algériens. Un échec que n’a pas manqué de souligner Jordan Bardella, président du Rassemblement national, qui a ironisé sur X (ex-Twitter) :
« Des nouvelles de la riposte graduée de Retailleau contre l’Algérie ? »
