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Le Président Tebboune fixe un cap ambitieux pour l’agriculture algérienne en 2025

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé hier un Conseil des ministres marqué par des décisions fortes en faveur du secteur agricole. Il a fixé des objectifs clairs pour la campagne moisson-battage 2025, appelant à dépasser les résultats de l’année 2024. Ces instructions s’inscrivent dans une vision stratégique visant à renforcer la sécurité alimentaire et à réduire la dépendance du pays aux importations.

Selon un communiqué de la Présidence, le chef de l’État a exigé des efforts rigoureux pour garantir une amélioration significative des performances agricoles. Il a également ordonné la tenue d’une évaluation détaillée à la fin de la saison, afin de mesurer l’impact réel des actions entreprises et de reconnaître les acteurs les plus engagés sur le terrain.

Parallèlement, le président Tebboune a insisté sur la nécessité de restructurer l’organigramme du secteur, en mettant l’accent sur la compétence et l’efficacité. Il a souligné que seuls les responsables ayant apporté une réelle contribution sur le terrain doivent être valorisés, écartant ceux qui n’ont pas répondu aux exigences du terrain.

Pour soutenir cette ambition, un plan d’action structuré a été déployé pour l’année en cours. Il comprend la mise en valeur des terres agricoles de l’État et un programme intensif pour atteindre l’autosuffisance en blé dur d’ici fin 2025, avant de s’étendre à l’orge et au maïs dès 2026. La culture du tournesol bénéficie également d’une attention particulière, avec un objectif de 150 000 hectares cultivés à l’horizon 2026.

Le gouvernement mise aussi sur le développement des légumineuses sèches et des céréales, en soutenant les projets d’investissement et en encourageant l’utilisation de variétés à haut rendement. Des techniques agricoles modernes et des systèmes d’irrigation performants sont promus pour améliorer la productivité.

Dans le cadre de cette stratégie, un vaste programme d’extension des capacités de stockage est en cours, avec la construction de 30 nouveaux silos et de centres de proximité. Ce dispositif vise à sécuriser la chaîne de valeur agricole, en facilitant le stockage et la conservation des récoltes.

Un soutien financier ciblé accompagne ces mesures. Des dispositifs comme le programme « R’fig » pour les jeunes agriculteurs et « Ettahadi » pour les PME agricoles ont été mis en place pour encourager les investissements et l’innovation dans le secteur.

Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a, quant à lui, élaboré un plan national structuré autour de six filières stratégiques : les céréales, les légumineuses, les plantes sucrières et oléagineuses, les semences et le lait. Cette approche vise à renforcer la production locale et à réduire les importations.

Dans cette optique, plus de 450 000 hectares ont été réservés à des investisseurs dans le Sud, sous la gestion de l’Office de développement de l’agriculture saharienne (Odas). De nouvelles unités de production modernes, issues de la restructuration des fermes pilotes, sont en cours de création sur plus de 110 000 hectares.

Le plan prévoit également la valorisation d’environ 1,5 million d’hectares de terres agricoles encore inexploitées dans les Hauts-Plateaux et le Sud. Ces espaces stratégiques doivent attirer des investissements intégrés combinant production, transformation et commercialisation, dans le cadre de partenariats public-privé.

L’ensemble de ces mesures confirme la volonté des autorités de faire de l’agriculture un levier de croissance économique et un instrument de souveraineté alimentaire. La campagne moisson 2025 constituera un tournant décisif pour évaluer l’efficacité de cette stratégie ambitieuse.

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