Échange massif de prisonniers entre l’Ukraine et la Russie, mais aucun progrès diplomatique
Un important échange de prisonniers de guerre a eu lieu vendredi entre l’Ukraine et la Russie, marquant la première étape d’un accord conclu la semaine précédente à Istanbul. Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, cet échange s’inscrit dans une formule convenue de « 1 000 contre 1 000 » et devrait se poursuivre tout au long du week-end.
Dans une déclaration sur Telegram, Zelensky a confirmé la libération de 390 Ukrainiens — dont 270 militaires et 120 civils — et a salué le travail acharné des services ukrainiens pour le retour de leurs compatriotes. Il a également remercié les forces de l’ordre qui ont, selon lui, renforcé le fonds d’échange en capturant « saboteurs et collaborateurs russes ».
La Russie, de son côté, a reconnu avoir récupéré 270 soldats et 120 civils. Tous les ressortissants russes libérés ont été transférés au Bélarus pour y recevoir des soins médicaux, selon le ministère de la Défense russe.
Trump s’invite dans la communication
L’annonce de l’échange avait été précédée de commentaires du président américain Donald Trump sur Truth Social. Il y avait salué « un vaste échange de prisonniers » et exprimé l’espoir d’un progrès plus large. Cependant, une source ukrainienne a rapidement corrigé ses propos, précisant que l’échange était toujours en cours.
Des négociations sans issue à Istanbul
L’échange de prisonniers est l’unique résultat tangible des discussions directes tenues à Istanbul le 16 mai entre les délégations russe et ukrainienne. D’une durée de deux heures seulement, ces pourparlers n’ont débouché sur aucune avancée majeure vers un cessez-le-feu ou une solution politique au conflit.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a qualifié l’échange de prisonniers de « mesure de confiance », mais a reconnu que les deux parties restaient éloignées sur des points essentiels. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lui aussi confirmé l’absence d’accord pour une prochaine rencontre.
Des positions toujours inconciliables
Alors que l’Ukraine et ses alliés occidentaux prônent un cessez-le-feu temporaire comme première étape vers la paix, Moscou rejette cette option, exigeant en retour l’arrêt des livraisons d’armes occidentales et la fin de la mobilisation militaire en Ukraine.
Pire encore, lors des négociations, les représentants russes auraient exigé que Kyiv retire ses troupes des régions occupées revendiquées par Moscou (Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijia) comme condition préalable à toute trêve. Une demande jugée « irréaliste » par Zelensky, qui accuse la Russie de vouloir prolonger le conflit pour renforcer ses positions militaires.
Pour le président ukrainien, ce refus d’un cessez-le-feu démontre l’intention du Kremlin de gagner du temps sur le champ de bataille — une stratégie qui, selon lui, devrait entraîner un durcissement des sanctions internationales contre Moscou.