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L’Algérie exhorte le Conseil de sécurité à agir face aux violations du droit humanitaire à Gaza

Youcef .H

L’ambassadeur permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Benjamaâ, a appelé ce jeudi à New York les membres du Conseil de sécurité à une action immédiate face aux violations du droit international humanitaire dans la bande de Gaza, affirmant qu’« il n’y a plus de place pour la politique du deux poids, deux mesures » et que « nul n’est au-dessus de la loi ».

Dans son intervention lors du débat annuel du Conseil de sécurité sur la protection des civils dans les conflits armés, M. Benjamaâ a déclaré :

« La situation est inacceptable et ce Conseil ne peut plus rester silencieux et les bras croisés. Nous devons assumer nos responsabilités et agir sans plus attendre. »

À ce titre, il a annoncé que « l’Algérie, avec le soutien du groupe arabe, prévoit de soumettre un projet de texte très précis concernant la situation humanitaire à Gaza, notamment l’accès et la distribution de l’aide humanitaire sur l’ensemble du territoire ».

Il a ajouté : « Nous comptons sur le soutien de tous et sur un esprit de consensus pour cette initiative importante. Nous utiliserons un langage qui, espérons-le, unira non seulement les membres du Conseil de sécurité, mais l’humanité tout entière. »

Rappelant que le peuple palestinien a déjà connu en 2024 suffisamment de massacres et de souffrances, l’ambassadeur algérien a souligné que « l’absence de protection des civils n’est pas due à l’absence de règles, mais à un manque de volonté politique ».

Il a regretté :

« Les lois existent, ce qui manque, c’est le courage politique pour les appliquer (…)

Nous devons collectivement affirmer que le droit international humanitaire n’est pas négociable. C’est le dernier rempart qui protège les innocents des horreurs de la guerre. Nous le devons aux victimes, nous leur devons de faire respecter ces règles. Toutes les victimes méritent que la justice leur soit rendue. »

Et de conclure : « Le respect du droit humanitaire international ne doit pas être l’exception, mais la norme. Il ne peut y avoir de deux poids, deux mesures. Nul n’est au-dessus de la loi. »

Benjamaâ a également souligné que la bande de Gaza est la région où le droit international humanitaire a été le plus violé en 2024, en raison de l’agression israélienne. L’ONU a enregistré plus de 36 000 morts civils dans 14 conflits armés au cours de cette année, dont l’écrasante majorité à Gaza.

Il a précisé qu’à Gaza :

– environ 70 % des infrastructures civiles ont été endommagées d’ici la fin de 2024 ;

– près de 2 millions de personnes, soit environ 90 % de la population, ont été déplacées de force ;

– 86 % des habitants ont souffert d’un niveau critique d’insécurité alimentaire ;

– plus de 300 attaques ont visé les infrastructures médicales, rendant 20 hôpitaux sur 36 et 86 centres de santé hors service ;

– 12 000 enfants scolarisés et 500 enseignants ont été tués, et 88 % des établissements éducatifs endommagés ;

– plus de 200 journalistes ont été tués, tandis que les médias internationaux sont toujours interdits d’accès ;

– plus de 200 travailleurs humanitaires (sur 360 tués dans le monde en 2024) ont été assassinés à Gaza.

Il a conclu en rappelant que l’humanité tout entière a une dette envers les victimes et une obligation morale de faire respecter le droit.

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