Été 2025 : une révolution dans le transport maritime de voyageurs en Algérie
L’été 2025 s’annonce comme une saison de transformation majeure pour le transport maritime de passagers en Algérie. Le paysage du secteur va considérablement évoluer avec l’arrivée de plusieurs nouveaux opérateurs, promettant une offre plus étoffée et une concurrence inédite qui pourrait profiter aux voyageurs.
Trois nouvelles compagnies en renfort
Après l’entrée en scène de la compagnie privée Nouris El Bahr Ferries à l’automne 2024, deux autres acteurs viennent renforcer l’offre maritime algérienne dès cet été : l’italienne Grandi Navi Veloci (GNV) et l’algérienne Andalouza, filiale du groupe public Madar.
Ces nouvelles venues s’ajoutent aux compagnies déjà présentes, à savoir Algérie Ferries, Corsica Linea, Balearia et Transmediterranea, et viennent dynamiser les liaisons entre l’Algérie et l’Europe du Sud, notamment la France et l’Espagne.
GNV mise sur le potentiel du marché algérien
La compagnie Grandi Navi Veloci a officiellement lancé ses réservations en avril dernier pour des traversées hebdomadaires reliant Sète aux ports d’Alger et de Béjaïa. Malgré des complications administratives ayant empêché le lancement depuis Marseille, GNV persiste et croit au potentiel du marché algérien.
Son PDG, Matteo Catani, a souligné que l’Algérie représente « un marché à fort potentiel de croissance, notamment dans le transport de passagers », ajoutant que son entreprise ambitionne d’« améliorer la qualité des services » grâce à son expérience et son expertise.
Andalouza, nouveau visage du transport public maritime
À partir de juin, l’Algérie comptera une deuxième compagnie publique dans le secteur : Andalouza, une nouvelle filiale du groupe Madar. Créée récemment, la compagnie compte s’imposer avec une flotte moderne et des ambitions claires.
Le navire choisi pour ces traversées, Romantika, mesure 193 mètres et peut transporter jusqu’à 2 500 passagers, 450 véhicules et 70 remorques par voyage. Il desservira les lignes reliant Oran et Mostaganem aux ports espagnols d’Alicante et Almeria.
Inspecté récemment au port de Tallinn en Estonie, le navire a été jugé en excellent état par le Bureau d’expertise maritime et industriel (BEMI). Lors du Salon international des transports et de la logistique « Logistical », le ministre algérien des Transports, Said Sayoud, a exprimé son soutien à cette nouvelle initiative, promettant une accélération des procédures administratives : « Ramenez-moi le contrat d’affrètement à 8h, vous aurez l’autorisation à midi », a-t-il affirmé.
Vers plus de choix et de compétitivité
L’arrivée de ces nouveaux acteurs est une excellente nouvelle pour les voyageurs, notamment en période de forte affluence estivale. L’accroissement de l’offre devrait favoriser une baisse des prix et une amélioration des services, grâce à la concurrence.
Mais cette nouvelle donne représente également un défi majeur pour Algérie Ferries, régulièrement critiquée pour ses défaillances organisationnelles et techniques lors des saisons passées. L’été dernier, des problèmes de maintenance et des pannes sur des navires affrétés avaient lourdement perturbé les traversées.
Algérie Ferries prépare sa riposte
Face à la concurrence, Algérie Ferries semble décidée à éviter les erreurs du passé. Le PDG du Groupe algérien du transport maritime (Gatma), Tayeb Abboud, a annoncé plusieurs mesures, dont la remise en service des navires actuellement en maintenance et la location de nouveaux navires.
Un accord a notamment été conclu avec la compagnie Anek pour l’affrètement du EL. Venizelos, un navire de grande capacité pouvant transporter 2 500 passagers et 850 véhicules. Son intégration à la flotte est prévue pour juin 2025, juste à temps pour le début de la haute saison.
