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Industrie pharmaceutique : une nouvelle stratégie pour renforcer la production locale et les exportations

Par : Amani H.

Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri, a présenté lundi devant la Commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l’Assemblée populaire nationale (APN) la nouvelle stratégie de son secteur. Celle-ci vise à lever les freins administratifs, à encourager la production nationale de médicaments essentiels — notamment l’insuline et les anticancéreux — et à promouvoir les exportations pharmaceutiques.

Le ministre a souligné que son département œuvre à la modernisation du cadre réglementaire pour faciliter l’enregistrement des produits, attirer les investissements directs étrangers et réduire les coûts d’importation à travers la production locale d’intrants et de matières premières. Une meilleure coordination avec d’autres ministères est également en cours pour assurer une couverture durable du marché national en médicaments essentiels.

À ce jour, l’Algérie couvre 79 % de ses besoins en médicaments, selon M. Kouidri. Il a précisé que 4120 médicaments destinés aux officines sont produits localement, sur un total de 5462 enregistrés. Cependant, la part des produits locaux destinés aux hôpitaux reste faible, avec seulement 262 médicaments (24,69 %) sur 1061 figurant dans la nomenclature nationale.

La stratégie du ministère prévoit également plusieurs réformes : octroi d’autorisations définitives de cinq ans aux établissements pharmaceutiques conformes, révision des conditions d’agrément et de tarification, modification des procédures d’enregistrement et d’homologation des dispositifs médicaux, et période transitoire pour la réalisation d’études de bioéquivalence.

Un effort particulier est mis sur la fabrication des dispositifs médicaux, dont 98 % sont encore importés. Le ministre a également insisté sur six axes pour encourager l’investissement : amélioration de la performance de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP), soutien à la fabrication de médicaments anticancéreux, d’insuline et de vaccins, renforcement de l’intégration industrielle, attraction d’investissements étrangers, développement de la recherche et de l’innovation, et coopération intersectorielle.

Concernant l’insuline, quatre unités ont commencé à commercialiser leurs premiers lots en 2024, avec une capacité couvrant le double des besoins nationaux. Pour les anticancéreux, 14 projets d’investissement ont été lancés, dont certains sont déjà opérationnels. Le groupe Saidal a engagé la production locale de 15 médicaments anticancéreux, avec l’ambition d’atteindre une fabrication intégrale dans les deux prochaines années.

Enfin, le ministre a souligné l’objectif d’augmenter la valeur des exportations pharmaceutiques grâce à une meilleure adaptation du cadre réglementaire et à la participation active du secteur aux salons et expositions régionales et continentales.

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