Héliopolis : Quand le cinéma ravive la mémoire du 8 mai 1945
Le choix de diffuser le film Héliopolis à l’occasion du 80ᵉ anniversaire des massacres du 8 mai 1945 constitue un acte symbolique fort, à la fois artistique, politique et mémoriel. En mettant en lumière ce tournant tragique de l’histoire algérienne, la Télévision nationale fait plus qu’un simple geste de commémoration : elle inscrit cette date dans un récit audiovisuel partagé, accessible au plus grand nombre, notamment aux jeunes qui connaissent souvent peu cette période.
Ce que cette diffusion incarne :
- Un devoir de mémoire : Les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata sont un épisode fondateur de la lutte pour l’indépendance. Leur reconnaissance à travers une œuvre cinématographique participe à la transmission d’une histoire trop longtemps occultée dans les récits dominants.
- Un hommage cinématographique : Héliopolis est bien plus qu’un film historique. C’est une œuvre humaine, engagée, qui raconte la douleur intime à travers une fresque familiale, tout en tissant les grandes lignes de l’Histoire. La réalisation soignée de Djaffar Gacem, connue pour sa rigueur et sa sensibilité, a permis de porter à l’écran une histoire complexe avec justesse.
- Un signal culturel fort : Choisi pour représenter l’Algérie aux Oscars 2022, ce film devient aujourd’hui accessible au grand public, gratuitement, via l’ENTV. Cette démarche démocratise l’accès à un patrimoine cinématographique national de qualité, souvent réservé aux circuits spécialisés ou aux cinéphiles.
- Un outil pédagogique : Sa diffusion le 8 mai, à une heure de grande écoute, crée une opportunité pour les établissements scolaires, les familles, les cercles culturels, d’initier un débat, une discussion, une réflexion sur l’histoire coloniale, la violence de la répression, mais aussi la résilience du peuple algérien.
En résumé :
La diffusion de Héliopolis est un acte culturel de mémoire, qui conjugue la puissance du cinéma à la nécessité de faire vivre les pages essentielles de l’histoire nationale. Elle réaffirme la place centrale de l’art dans la construction de la conscience collective.
