Annaba pressentie pour accueillir un projet stratégique de fabrication de batteries au lithium
Youcef .H
Lors de la clôture du Salon national des projets environnementaux émergents, organisé au Centre de recherche en environnement, le wali d’Annaba, Abdelkader Djellaoui, a annoncé la possibilité d’implanter un projet de fabrication de batteries au lithium dans la wilaya, plus précisément au sein du complexe Sider El Hadjar. Ce site a été identifié grâce à la disponibilité d’un important foncier industriel, et en raison de sa proximité avec des zones minières riches en ressources comme le lithium, le fer et le phosphate, situées dans les régions frontalières de l’Est (Annaba, Souk Ahras, Tébessa).
Le wali a souligné que la région dispose de tous les atouts pour accueillir un tel projet stratégique, qui permettrait de développer un tissu industriel local axé sur la production de batteries au lithium à partir de ressources nationales. Il a également précisé que le ministère de l’Industrie a engagé des discussions sérieuses avec les autorités locales pour évaluer le potentiel du site, après une opération de recensement et de récupération de plusieurs centaines d’hectares de foncier inutilisé au sein du complexe Sider El Hadjar.
Ce projet ambitieux a été proposé par le chercheur algérien Karim Zaghib, récemment reçu par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Celui-ci a exprimé son intérêt pour les pistes de développement de la filière lithium en Algérie, à travers une exploitation rationnelle des ressources minières du pays.
Karim Zaghib a précisé que les batteries au lithium, reconnues pour leur sécurité, sont essentielles dans des domaines comme les véhicules électriques, le stockage d’énergie et d’autres secteurs industriels clés. Un travail est actuellement en cours, en collaboration avec le ministère de l’Énergie, des Mines, des Énergies renouvelables et le groupe Sonarem, pour produire dans un premier temps de l’acide phosphorique, avant de passer à la fabrication de batteries.
Selon le chercheur, cette filière pourrait générer plus de 50 000 emplois directs et jusqu’à 100 000 emplois indirects. Il a mis en avant les vastes potentialités de l’Algérie dans ce domaine, ainsi que la compétence de ses cadres et de sa jeunesse, notant le soutien affirmé du président à cette initiative stratégique.
