Une coopération stratégique entre l’Algérie et la Chine : De nouveaux horizons économiques
Par : Amani H.
Les récentes séries d’accords signés entre l’Algérie et la Chine, d’une valeur totale de plus de 2,5 milliards de dollars, marquent un tournant majeur dans la coopération bilatérale et promettent de transformer plusieurs secteurs clés de l’économie algérienne. Des projets ambitieux dans des domaines aussi variés que l’agriculture, l’automobile, les infrastructures ferroviaires et la recherche industrielle témoignent de l’approfondissement de ce partenariat stratégique.
L’agriculture au cœur de la coopération : un projet de 2 milliards de dollars
L’un des secteurs phares de cette collaboration est l’agriculture. L’accord signé entre le groupe Madar Holding, bras industriel de l’État algérien, et le géant chinois CRCCI, prévoit la mise en place de projets agricoles stratégiques. D’une valeur avoisinant les 2 milliards de dollars, ce projet vise à renforcer la production nationale dans des secteurs clés pour la sécurité alimentaire du pays. Il s’inscrit dans une politique de diversification de l’économie, visant à réduire la dépendance de l’Algérie vis-à-vis des hydrocarbures.
Chérif Dine Amara, PDG de Madar, a souligné que ce partenariat représente une étape cruciale pour faire face aux défis agricoles du pays et pour promouvoir une meilleure autosuffisance alimentaire. En plus de ce projet agricole, Madar Holding a signé d’autres accords notables, notamment dans la fabrication de conteneurs maritimes et la création d’une société de recherche industrielle en partenariat avec la société chinoise d’ingénierie civile CCECC.
Révolution dans l’industrie automobile : Chery et Jetour s’installent en Algérie
Un autre secteur en pleine transformation est l’industrie automobile. L’accord signé entre le constructeur chinois Chery et la société algérienne Iris prévoit la création d’une usine à Alger pour produire des véhicules à partir de 2027. Ce projet ambitieux, dans le cadre d’une stratégie de transfert de technologie, ambitionne une production de 50 000 véhicules par an dans un premier temps. Ce projet marque également une étape clé dans l’application de la nouvelle législation sur la production automobile, entrée en vigueur en 2024.
En parallèle, Jetour, une autre marque chinoise, a signé un partenariat avec FONDAL, une entreprise algérienne. Le projet prévoit la production de 270 000 véhicules sur les cinq prochaines années, avec un investissement de 105 millions de dollars. Cette initiative devrait non seulement moderniser l’industrie automobile algérienne, mais aussi créer de nombreux emplois locaux.
Modernisation du secteur ferroviaire : Un partenariat stratégique avec la Chine
Les accords ne se limitent pas aux secteurs agricoles et automobiles. Le secteur ferroviaire algérien bénéficie également d’un partenariat stratégique avec GENERTEC CNTIC, une filiale du géant chinois CRRC. Ce partenariat a pour objectif la production de matériel roulant et d’équipements ferroviaires pour moderniser le réseau de transport algérien.
Cette modernisation vise à renforcer les capacités logistiques du pays, un axe essentiel pour le développement des infrastructures de transport, un secteur clé dans la stratégie économique à long terme de l’Algérie.
Un partenariat gagnant-gagnant : La Chine au cœur de la stratégie économique algérienne
Au-delà de ces projets spécifiques, la Chine devient un partenaire stratégique pour l’Algérie. Selon Omar Rekach, directeur général de l’Agence algérienne de promotion des investissements (AAPI), la Chine est désormais un acteur incontournable dans le paysage économique algérien, avec 42 projets d’investissement inscrits, totalisant plus de 4,5 milliards de dollars. Ces investissements couvrent un large éventail de secteurs, contribuant à l’expansion de la coopération bilatérale.
Le ministre algérien de l’Industrie, Saïfi Gharib, a souligné que les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Chine ont atteint 12,5 milliards de dollars en 2024, reflétant la solidité de cette relation. Toutefois, il a aussi insisté sur la nécessité de faciliter l’accès des produits algériens au marché chinois, afin de renforcer encore la coopération économique.
Vers une diversification économique : Une ambition pour 2027
Avec des projets d’envergure dans des secteurs clés comme l’agriculture, l’industrie automobile et ferroviaire, l’Algérie ambitionne de diversifier son économie et de réduire sa dépendance aux hydrocarbures. L’objectif est de porter son Produit Intérieur Brut (PIB) à 400 milliards de dollars d’ici 2027.
Les partenariats avec la Chine, marqués par des investissements massifs et des projets innovants, offrent à l’Algérie une opportunité unique de se réinventer économiquement, avec des secteurs stratégiques en pleine croissance. Ces collaborations ne se limitent pas à une simple relation commerciale, mais ouvrent la voie à un modèle de développement durable et diversifié.
Ainsi, l’Algérie, en renforçant sa coopération avec la Chine, s’engage sur une voie de transformation économique majeure, avec des partenariats qui devraient façonner l’avenir du pays pour les années à venir.
