Mila / Ressources hydriques : Le barrage de Béni Haroun frôle sa pleine capacité avec un taux de remplissage de 93 %
Par : Abdelouaheb. F
Les dernières précipitations enregistrées entre le 14 et le 18 avril ont été bénéfiques pour la wilaya de Mila, en particulier pour le barrage de Béni Haroun, qui atteint désormais un taux de remplissage remarquable de 93 %. Ce chiffre, confirmé par les services hydrauliques locaux, correspond à un volume impressionnant de 822 millions de mètres cubes d’eau stockée. Ce renflouement spectaculaire est le fruit de fortes pluies qui se sont abattues sur le bassin hydrographique alimentant le barrage, lequel a absorbé à lui seul plus de 7,7 millions de mètres cubes d’eau de pluie en l’espace de quatre jours. Cette quantité est suffisante pour modifier considérablement le niveau de stockage et garantir une sécurité hydrique à court et moyen terme pour une large portion de l’Est algérien
Un soulagement pour plusieurs wilayas.
Le barrage de Béni Haroun ne dessert pas uniquement la wilaya de Mila. Grâce à son réseau d’interconnexions, il alimente également plusieurs autres wilayas de l’Est du pays, dont Constantine, Oum El Bouaghi, Batna, Khenchela et Skikda, aussi bien en eau potable qu’en eau destinée à l’irrigation. Selon un ingénieur de l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT) à Mila, « cette montée significative du niveau d’eau permet de sécuriser l’approvisionnement en eau pour les populations urbaines, mais surtout pour les agriculteurs, qui redoutaient une campagne agricole difficile en raison de la sécheresse menaçante »
Une campagne agricole sauvée
Dans une région où de vastes périmètres irrigués dépendent directement du niveau du barrage, cette hausse soudaine du stockage constitue un véritable bol d’air. Les cultures maraîchères, céréalières et arboricoles bénéficieront désormais d’une alimentation en eau plus stable, réduisant les pertes économiques et assurant une production plus régulière. « Ces pluies sont tombées au bon moment », confie un agriculteur de la commune de Chelghoum Laïd. « Nous commencions à craindre le pire, surtout avec la sécheresse qui a marqué le début de l’année. Maintenant, nous pouvons entretenir nos terres sans craindre de restrictions trop sévères. »
Une gestion durable toujours nécessaire
Si la situation actuelle est rassurante, les autorités rappellent toutefois la nécessité d’une gestion rationnelle et durable des ressources hydriques. Le ministère des Ressources en Eau continue de promouvoir des projets de modernisation des réseaux d’irrigation, de lutte contre les fuites, et de sensibilisation à l’économie d’eau, notamment dans le secteur agricole qui représente plus de 60 % de la consommation nationale. D’autres actions sont également en cours pour développer des solutions complémentaires comme la réutilisation des eaux usées traitées et la généralisation de l’irrigation au goutte-à-goutte, particulièrement dans les régions menacées par la désertification.
Un espoir pour les mois à venir. Alors que les changements climatiques imposent une gestion de plus en plus fine et réactive des ressources naturelles, les précipitations récentes rappellent l’importance cruciale des infrastructures hydrauliques comme Béni Haroun. Le barrage, mis en service en 2004, reste à ce jour un maillon central du dispositif national d’approvisionnement en eau. Avec un taux de remplissage de 93 %, la région aborde la saison chaude avec un optimisme mesuré. Les autorités locales, quant à elles, restent mobilisées pour assurer une exploitation optimale de cette précieuse ressource, tout en continuant à sensibiliser citoyens et agriculteurs à sa préservation.
