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Occupation illégale de la voie publique : quand les commerçants privatisent la rue

Par : Amani H

Dans plusieurs villes algériennes, un phénomène persistant continue de défier l’autorité de la loi et perturbe le quotidien des citoyens : l’occupation illégale de la voie publique par des particuliers, principalement des commerçants, qui installent des barricades artisanales devant leurs magasins afin d’empêcher le stationnement des véhicules.

Barrières métalliques, blocs de béton, chaises, pneus usés ou encore planches de bois… autant d’objets détournés de leur usage pour marquer un « territoire » qui, en réalité, appartient à tous. Ces installations anarchiques, visibles dans de nombreuses rues commerçantes, traduisent une appropriation illégitime de l’espace public, pourtant régi par des lois claires qui en interdisent l’occupation abusive.

Une pratique illégale mais tolérée ?

La législation algérienne est pourtant sans équivoque : nul n’a le droit de s’approprier un espace public sans autorisation préalable des autorités compétentes. L’article 417 du code communal interdit formellement toute entrave à la libre circulation ou occupation non autorisée des routes, trottoirs et places publiques. Or, dans la réalité, l’application de cette loi reste souvent lettre morte.

« Chaque jour, je dois faire plusieurs fois le tour du quartier pour trouver une place de stationnement. Certains commerçants m’interpellent ou me menacent lorsque je tente de me garer devant leurs boutiques, comme si la rue leur appartenait », témoigne un automobiliste excédé dans une artère animée d’Alger.

Un climat de tension et d’anarchie

Outre l’illégalité, cette pratique engendre des tensions entre riverains, clients et commerçants. Elle affecte également la fluidité de la circulation et aggrave la crise du stationnement dans les centres urbains déjà saturés. Pire encore, elle crée un sentiment d’impunité qui alimente l’anarchie dans l’espace public.

Des voix citoyennes commencent à s’élever, dénonçant un laxisme des autorités locales. « Les services de la commune et de la police urbaine doivent intervenir. Laisser faire, c’est encourager d’autres à en faire autant », alerte un habitant de Annaba .

Un appel à la responsabilisation des autorités

Face à cette situation, nombreux sont ceux qui appellent à une réaction ferme des pouvoirs publics. Une campagne nationale de sensibilisation et de répression pourrait être envisagée pour rappeler que la rue est un bien commun et qu’aucun commerce, aussi ancien ou influent soit-il, ne peut se l’approprier.

L’espace public est un droit pour tous, et le respect de la loi est une nécessité pour garantir la coexistence harmonieuse entre citoyens. Le laisser-faire ne peut, en aucun cas, constituer une solution durable.

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