Crise diplomatique : un député français accuse Bruno Retailleau de raviver les tensions avec l’Algérie à des fins politiques
La rédaction
La crise diplomatique entre la France et l’Algérie connaît un nouvel épisode. Cette fois, c’est Éric Coquerel, député de La France insoumise, qui met directement en cause le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Selon lui, ce dernier serait en partie responsable de la dégradation des relations bilatérales.
Invité ce lundi matin sur le plateau de La Matinale sur TF1, Coquerel a dénoncé l’arrestation récente d’un employé du consulat algérien à Paris, estimant qu’un tel geste ne pouvait qu’entraîner une réaction ferme d’Alger :
« Lorsqu’on arrête un agent consulaire, on sait pertinemment qu’il y aura une réponse. Elle est automatique, car l’Algérie ne reste jamais passive dans ce genre de situations. »
Le député proche de Jean-Luc Mélenchon a ainsi laissé entendre que Bruno Retailleau, récemment nommé à l’Intérieur, chercherait à reprendre la main sur le dossier algérien, après avoir été, selon ses mots, écarté temporairement. Il voit dans les tensions actuelles une tentative de récupération politique, alors que Retailleau est soupçonné d’ambitions présidentielles.
Coquerel pointe aussi du doigt le rôle direct du ministère de l’Intérieur dans cette affaire, via la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui a procédé à l’interpellation des trois ressortissants algériens, dont un diplomate.
Une accusation qui fait écho à des déclarations précédentes du président Abdelmadjid Tebboune. En février dernier, dans un entretien accordé au journal L’Opinion, le chef de l’État algérien avait lui-même exprimé des réserves sur Retailleau :
« Tout ce qui relève de Bruno Retailleau est sujet à suspicion », avait-il lancé, tout en saluant la coopération avec la DGSE, relevant du ministère des Armées.
En conclusion, Éric Coquerel a lancé un appel au président Emmanuel Macron pour rétablir au plus vite le dialogue avec son homologue algérien et mettre fin à cette escalade, estimant qu’il est urgent de neutraliser les velléités de ceux qui instrumentalisent les relations franco-algériennes à des fins personnelles.
Bruno Retailleau, de son côté, est accusé par plusieurs voix d’avoir multiplié les provocations envers Alger, notamment depuis l’arrestation controversée de l’écrivain Boualem Sansal en novembre 2024. Ses prises de position sur les migrants algériens en situation irrégulière n’ont fait qu’envenimer une situation déjà tendue.
