Dominique de Villepin dénonce l’instrumentalisation de l’Algérie dans le débat politique français
L’ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin, a vivement critiqué ce lundi l’exploitation récurrente de l’Algérie à des fins électoralistes dans la sphère politique française. Dans un entretien accordé à l’AFP à l’occasion de la sortie de son ouvrage « La force de dire non », l’ancien chef du gouvernement sous Jacques Chirac s’en est pris à la dérive des partis de droite, accusés de céder à une surenchère idéologique avec l’extrême droite. « On assiste à une course vers le bas », a-t-il déploré, pointant du doigt la banalisation de thèmes sensibles comme l’Algérie, l’immigration ou le port du voile. Des sujets, selon lui, instrumentalisés pour masquer l’absence de résultats concrets sur des priorités nationales telles que la lutte contre la criminalité ou le trafic de drogue. De Villepin, qui reste une figure respectée de la scène politique française et dont le nom circule en vue de la présidentielle de 2027, a également dénoncé une vision réductrice de l’identité nationale, fondée sur « un fantasme de pureté » et « une logique biologique ». Il a mis en garde contre l’usage détourné de la laïcité comme outil de stigmatisation, appelant à la replacer dans une logique républicaine inclusive. Critique envers la gestion par le gouvernement français des récentes tensions diplomatiques avec Alger, il a qualifié les propos du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau de « spectacle d’impuissance » et exhorté à sortir des logiques de communication immédiate : « On ne gère pas une relation aussi stratégique à coups de tweets ou de petites phrases dans la presse. » Attaché à une diplomatie fondée sur le respect et le dialogue, Dominique de Villepin plaide pour une approche responsable et durable des relations franco-algériennes, loin des gesticulations politiciennes
