El-Tarf/Environnement : Les zones humides/Un espace de nidification à protéger et à valoriser
L’opération de dénombrement des oiseaux d’eau a été lancée cette semaine au niveau des différents points d’eau constituant les différentes zones humides, marécages et retenues d’eau tels-que les barrages au niveau de la wilaya d’El-Tarf.
Les différents services concernés à l’instar du parc national d’El-Kala, la conservation des forêts et des bénévoles, munis de tout un appareillage pour mieux observer les, oiseaux d’eau qui ont trouvé refuge dans ces espaces pour observer une halte avant de continuer leur chemin, ou pour la nidification.
Tôt le matin notamment, lorsque ces oiseaux se trouvent généralement non loin des berges des lacs et autres retenues d’eau, les participants à cette opération par groupe ou individuellement commencent leur comptage tout en évitant une double comptabilité.
« Les zones humides du parc national d’El-Kala (PNEK) constituent un véritable refuge pour les oiseaux migrateurs qui y trouvent nourriture et repos durant leur séjour d’où la nécessité de les protéger.
Les zones humides du PNEK constituent un complexe à protéger contre toute forme de dégradation tant sa fragilité est confirmée par des scientifiques » a indiqué un expert en environnement.
Le complexe des zones humides du PNEK, considéré comme unique en son genre dans le bassin méditerranéen, regroupant une mosaïque d’habitats aquatiques (écosystèmes lacustre, étang d’eau libre et d’eau saumâtre, aulnaies, tourbière et marais) est inscrit sur la liste « Ramsar »relative aux zones humides d’importance internationale pour leurs valeurs écologiques et paysagères.
Ce complexe renferme 09 sites dont six sont inscrits sur la liste Ramsar et considérés comme réserve intégrale.
Les sites des zones humides de cette région sont situés sur les voies de migration du paléarctique occidental ou des dizaines de milliers d’oiseaux d’eau les fréquentent.
Ils représentent un milieu privilégié pour la nidification de plusieurs espèces volatiles, rares, à l’exemple de l’érismature à tête blanche, fuligule nyroca, poule sultane…
« Ces derniers, rares dans la méditerranée servent de refuge à de nombreuses espèces animales et végétales d’où leur protection revêt une haute importance » ont indiqué des spécialistes en la matière.
Tout en constituant les principaux refuges d’oiseaux d’eau divers et autres espèces animales et végétales, les lacs Tonga (2600ha) et Oubeira (2200ha) constituent les principaux étangs que renferme le complexe des zones humides du PNEK.
Le lac Tonga abrite 82 espèces végétales dont 32 sont rares et rarissime tels-que le nénuphar blanc, des mammifères, batraciens et poissons en plus de la loutre et l’anguille.
Quant à l’Oubeira, il est considéré, comme une unique station pour deux espèces végétales rares qui sont la châtaigne d’eau et le nénuphar jaune.
Il abrite également 28 espèces d’odonates en plus de divers espèces animales.
Le lac ‘’Mellah ‘’de son côté, est considéré comme l’unique lagune en Algérie communiquant avec la mer et recouvre 860ha.
Il représente un milieu de nidification et de remise pour plusieurs espèces d’oiseaux d’eau, il en est de même pour le lac des oiseaux (40ha) et les marais de’’Bourdim’’ qui sont un site marécageux, boisé, situé dans la commune de Boutheldja.
Le lac Noir, d’une profondeur de deux mètres environ, est un site représentatif et rare de type de zones humides naturelles de la région méditerranéenne.
Il est composé de tourbières, situé sur la RN84A, faisant partie de la commune d’El-Kala, ou ,il est trouvé aussi le nénuphar jaune.
Il est essentiellement constitué d’une couche de tourbe de plusieurs mètres d’épaisseur.
Avec les marais de la ‘’Mekhada’’ qui est une zone humide voisine du complexe du PNEK, ces lacs et étendues d’eau forment la plus importante zone d’hivernage du Maghreb pour l’avifaune migratrice paléarctique (anatidés, oies, limicoles) a-t-on mis en relief.
Il est à signaler que les zones humides ont également d’autres valeurs hydrologiques, économique, scientifique et s’adaptent à l’écotourisme.
Ces dernières jouent un rôle important, dans la maitrise des crues en période hivernale dans le captage des sédiments et des matières arrachées par les eaux en amont.
Elles constituent entre autre, un atout non négligeable dans l’amélioration des revenus des agriculteurs vivants à leur proximité, grâce à une abondance de l’eau et autres limons déposés sur les terres agricoles limitrophes, sans omettre la pêche pratiquée en lagunes et les activités pastorales.
Il s’agit aussi de la valorisation du savoir-faire local avec la transformation des roseaux, palmier nain, le jonc, récoltés par les habitants et qui sont toujours utilisés pour l’artisanat et l’habitat.
Les zones humides sont également d’une grande valeur scientifique pour les chercheurs nationaux et internationaux.
Ces dernières favorisent le développement de l’écotourisme grâce aux paysages fascinants qu’elles représentent.
‘’Contribuons ensemble à la préservation de cette diversité’ ’tel est le mot d’ordre lancé par des spécialistes de l’environnement de la wilaya d’El-Tarf tout en rappelant que la célébration de la journée mondiale des zones humides aura lieu le 02 février prochain.