La bataille d’Oum N’sour.
La mémoire de son héros Zeghdoudi Ali alias Belkheir revisitée
Ce lundi a lieu la commémoration du 64ème anniversaire de la célèbre bataille d’Oum-El- N’sour qui s’est déroulée le 24 janvier 1958 en plein coeur des monts de la Mahouna qui culmine à plus de 1.400 m. Au relief accidenté, difficilement accessible, cette contrée était considérée comme une zone de repli stratégique pour les unités de l’ANP et un point de transit par excellence de l’armement vers l’intérieur du pays en provenance de la base EST en position à djebel Beni-Salah. C’était un certain mercredi, 24 janvier 1958 dans les massifs enneigés que le héros Zeghdoudi Ali alias Belkheir secondé à la tête de sa « katiba » par Saoula Mohamed-Lakhdar dit « Batate » et Bouzit Mohamed dit « El Gara », avait la lourde responsabilité de sécuriser le passage d’une caravane d’une dizaine de mulets chargés de munitions , en restant aux aguets, prévoyant les mouvements des troupes ennemies dans les parages et les activités de l’aérodrome de Millésimo ( actuellement Belkheir ) dans la banlieue de Guelma d’où décollaient les hélicoptères et les avions de chasse; les T6 et les B26. Suite à un acte de délation commis par un transfuge indélicat , la soldatesque coloniale avait déclenché une action offensive en alignant un dispositif de 10.000 hommes soutenus par l’artillerie lourde et des avions chasseurs , des bombardiers et plusieurs engins blindés. Cette expédition fut renforcée par un contingent de légionnaires et un régiment de parachutistes ; les bérets rouges réputés à l’époque comme étant aguerris à ce genre d’opération mais c’était sans compter sur la vigilance et la perspicacité de nos valeureux combattants qui tinrent tête héroïquement à leurs assaillants sous l’impulsion de l’ingénieux Belkheir. L’objectif de cette opération de ratissage était de déloger les résistants de leurs bases dominantes et de s’emparer de l’armement. Mais la foi des hommes qui luttaient pour leur cause noble était inébranlable et malgré la large disproportion dans l’équilibre des forces,la résistance avait été farouche. Déclenchés dès l’aube, les combats qui avaient duré jusqu’à la tombée de la nuit sans que la soldatesque ennemie ne parvint à atteindre le point stratégique de Ain-Safra dont Oum N’sour constitue un poste avancé de diversion , ont vu notre héros mourir les armes à la main. Quarante quatre (44) de ses compagnons ont connu le même sort mais la majorité a pu éviter l’ennemi en lui infligeant de lourdes pertes . Aujourd’hui le village qui a vu naître cet enfant terrible et rebelle à la soumission porte son nom de guerre ; un symbole de la lutte de libération qui, avec son sang a écrit en lettres indélébiles une des pages historiques de l’Algérie combattante que la mémoire dans un combat incessant contre l’oubli n’a pas le droit d’occulter. Par devoir de mémoire, comme de coutume, les autorités de wilaya se rendront certainement sur les lieux mêmes des hostilités pour se recueillir devant la stèle du souvenir où sont gravés les 45 noms de martyrs qui sont toujours là pour nous rappeler la bravoure, le courage et le sacrifice suprême des grands hommes consenti en échange de la liberté et de la patrie.