Transition énergétique : l’Algérie accélère son engagement en faveur des énergies renouvelables
Par : Amani H.
L’Algérie affiche de grandes ambitions en matière de transition énergétique. Invité hier à l’émission Forum de la Première sur la Radio algérienne, Noureddine Yassaa, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Énergie chargé des Énergies Renouvelables, a détaillé la stratégie nationale visant à faire des énergies propres un moteur de développement durable.
Une sécurité énergétique consolidée
Dressant un état des lieux positif, le professeur Yassaa a souligné que l’Algérie bénéficie aujourd’hui d’une solide sécurité énergétique, avec un taux d’accès à l’électricité dépassant 99 % et une couverture en gaz atteignant 70 %. Cette performance place le pays en position de leader régional, tout en contribuant aux Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment en facilitant l’accès à l’eau, à l’alimentation et aux services de santé.
Conformément aux directives présidentielles, l’Algérie vise à pérenniser cet acquis pour les générations futures en diversifiant ses sources d’énergie. « Le Président de la République a donné des instructions pour développer les énergies renouvelables afin d’assurer une transition énergétique efficace », a affirmé Yassaa.
Un objectif de 30 % d’énergies renouvelables d’ici 2035
Dans le cadre de cette vision, l’Algérie ambitionne de porter la part des énergies renouvelables à 30 % de son mix énergétique d’ici 2035. Cet objectif repose sur la production de 15 000 mégawatts d’énergie propre, avec un accent particulier sur l’exploitation du solaire et de l’éolien, grâce aux atouts naturels du pays.
Une première phase est déjà en cours avec le lancement de projets totalisant 3 200 mégawatts répartis sur cinq wilayas. Ce programme comprend vingt centrales solaires de 50 à 300 mégawatts chacune, ainsi qu’une installation de 200 mégawatts dédiée à l’alimentation de l’usine sidérurgique de Gara Djebilet.
Un déploiement massif à travers le territoire
Pour accompagner cette dynamique, 212 sites ont été identifiés dans 46 wilayas pour accueillir de nouvelles infrastructures énergétiques. En parallèle, l’Algérie s’apprête à lancer dix projets éoliens d’une capacité totale de 1 000 mégawatts, marquant ainsi une avancée dans le développement de cette filière.
Autre volet stratégique, l’hydrogène vert. Une feuille de route a été validée par le Conseil des ministres, et sa mise en œuvre est en cours à travers cinq phases distinctes. « Toutes les études confirment le fort potentiel de l’Algérie pour la production d’hydrogène vert et de ses dérivés, comme l’ammoniac et le méthanol », a souligné Yassaa.
Une ambition tournée vers l’exportation
Au-delà de sa consommation interne, l’Algérie entend s’imposer comme un acteur clé des énergies propres sur la scène internationale. L’Europe, et particulièrement l’Italie, est identifiée comme un marché prioritaire, en raison de sa demande croissante en énergies renouvelables.
Grâce à sa position géographique stratégique, son ensoleillement exceptionnel et ses ressources humaines qualifiées, l’Algérie se prépare à devenir un fournisseur incontournable d’énergie verte, consolidant ainsi son rôle de leader régional et international dans la transition énergétique.
