Mark Carney prend la tête du Parti libéral du Canada et promet une fermeté face à Trump
Par : Amani H.
Le 6 janvier, Justin Trudeau a annoncé sa démission à la tête du Parti libéral du Canada, un départ qui marque la fin de son mandat suite à des difficultés internes et une chute de popularité exacerbée par les crises économiques et sociales. Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, a été élu pour lui succéder, obtenant un impressionnant 86 % des voix lors de l’élection à la direction du parti.
Un parcours économique exceptionnel
Bien qu’il n’ait pas d’expérience politique directe, Mark Carney est une figure incontournable du secteur financier mondial. À la tête de la Banque du Canada, il a piloté la réponse à la crise financière mondiale de 2008, ce qui lui a valu une reconnaissance internationale. En 2013, sa nomination à la tête de la Banque d’Angleterre, en tant que premier non-citoyen à occuper ce poste, a renforcé son image d’expert en gestion économique. En parallèle, son passage chez Goldman Sachs et ses rôles dans divers mandats internationaux ont consolidé son profil d’homme d’État pragmatique, habile à naviguer dans les arènes économiques mondiales. En 2020, Carney a également été nommé envoyé spécial des Nations unies pour l’action climatique et le financement.
Une politique de fermeté face aux États-Unis
Dès sa prise de fonction, Mark Carney a promis de défendre les intérêts du Canada, en particulier son système de santé universel et sa souveraineté, face aux attaques de l’administration Trump. En réaction aux droits de douane de 25 % imposés par les États-Unis sur plusieurs produits canadiens, Carney a annoncé que le Canada maintiendrait ses droits de douane de rétorsion tant que Washington ne montrerait pas plus de respect envers le pays.
« Donald Trump attaque nos familles, nos travailleurs et nos entreprises », a déclaré Carney. « Nous ne laisserons pas cette situation perdurer. » Cette ferme opposition aux politiques commerciales américaines a trouvé un large écho parmi les Canadiens, exaspérés par la guerre commerciale et la tentative de Trump de faire du Canada le 51e État américain. Cette situation a poussé de nombreux Canadiens à limiter leurs déplacements vers les États-Unis et à éviter d’acheter des produits américains lorsque cela est possible.
Une période politique incertaine
L’arrivée de Mark Carney au pouvoir pourrait cependant être de courte durée. En effet, les partis d’opposition se préparent déjà à imposer des élections anticipées. Bien que les élections générales soient prévues au plus tard le 20 octobre, certains estiment que la situation politique actuelle pourrait accélérer ce processus.
Justin Trudeau, malgré sa démission, a exhorté ses partisans à soutenir le nouveau leader du Parti libéral, soulignant que le moment était crucial pour la nation. « La démocratie, les libertés et même le Canada lui-même ne sont pas des acquis », a-t-il déclaré, incitant ses sympathisants à se mobiliser pour assurer un avenir stable au pays.
Mark Carney, en prenant les rênes du Parti libéral, devra naviguer dans un climat politique tendu, avec des défis internes à surmonter et des relations internationales de plus en plus complexes. Le Canada se trouve à un tournant crucial, et la direction qu’il prendra sous son leadership pourrait bien déterminer le futur immédiat du pays.
