Trump tente de relancer les négociations avec l’Iran, mais la tension persiste
Par : Amani H.
Alors que l’Iran reste déterminé à ne pas revenir sur ses positions nucléaires, une nouvelle initiative de Donald Trump pourrait bien exacerber les tensions entre Washington et Téhéran. Le président américain a affirmé vendredi avoir adressé une lettre au guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, pour lui proposer des négociations sur le programme nucléaire de l’Iran. Trump aurait, dans cette missive, inclus une menace implicite : si les négociations échouaient, une action militaire pourrait être envisagée.
Dans une interview à Fox Business, Trump a précisé : « Je leur ai écrit en espérant qu’ils vont négocier, car si nous devons intervenir militairement, ce sera une chose terrible pour eux. Vous ne pouvez pas leur permettre de se doter de l’arme nucléaire. » Le président a ajouté qu’il avait écrit au guide suprême iranien jeudi, et que son objectif était de parvenir à un accord diplomatique plutôt qu’à une confrontation militaire.
Cependant, l’Iran a rapidement réagi, niant avoir reçu cette lettre, bien que certains observateurs estiment qu’elle pourrait avoir été transmise par d’autres canaux. Les autorités iraniennes ont clairement indiqué qu’elles n’entameraient aucune négociation avec Washington tant que la politique de sanctions imposée par les États-Unis ne serait pas levée. Le ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi, a insisté : « Nous n’entamerons pas de négociations directes tant que la politique de pression maximale de Trump restera en place. »
Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a mis l’accent sur le renforcement des sanctions contre l’Iran, en particulier celles visant les ventes de pétrole, tout en réactivant sa stratégie des « pressions maximales », mise en œuvre durant son premier mandat. L’objectif de cette politique est d’affaiblir économiquement Téhéran et de l’isoler diplomatiquement, afin de contraindre le pays à revenir à la table des négociations sur son programme nucléaire.
Le gouvernement américain, soutenu par Israël, ne cesse de répéter qu’il ne permettra jamais à l’Iran de se doter d’une arme nucléaire, une perspective qui fait craindre une confrontation militaire, puisque l’Iran a récemment enrichi de l’uranium à un niveau inquiétant, proche des 90 % nécessaires pour fabriquer une bombe nucléaire. Téhéran affirme pourtant que son programme nucléaire a toujours été destiné à des fins civiles, mais cette augmentation de l’enrichissement suscite des préoccupations au niveau international.
Le secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a salué la démarche de Trump, soulignant que la diplomatie restait le meilleur moyen de garantir que le programme nucléaire de l’Iran reste pacifique. Cette position est partagée par plusieurs acteurs internationaux qui souhaitent éviter une escalade militaire dans la région.
De son côté, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a montré une ouverture aux négociations, mais sous certaines conditions. Dans un discours prononcé en août dernier, il avait affirmé qu’il n’y avait « aucun mal à s’engager avec l’ennemi », tout en précisant que les négociations avec les États-Unis n’étaient ni « intelligentes, ni sages, ni honorables ». Il a également rejeté l’idée d’accepter une lettre de Trump en 2019, la qualifiant de démarche indigne. Il reste donc à savoir si Khamenei répondra cette fois à l’invitation du président américain.
L’issue de ce nouvel épisode diplomatique demeure incertaine. Tandis que Trump insiste sur la voie diplomatique, la pression exercée par les sanctions et l’enrichissement d’uranium par l’Iran risquent d’envenimer davantage les relations entre les deux pays, alors que la communauté internationale attend une réponse claire de Téhéran.
