OM : Le président de la commission de discipline réagit après la suspension de Pablo Longoria
Trois jours après la suspension de Pablo Longoria, le président de la commission de discipline, Sébastien Deneux, est revenu sur cette décision dans une interview accordée au Parisien. Abasourdi par les événements, Deneux a insisté sur le fait que le terme « corruption » n’avait jamais été utilisé ni martelé de la manière dont cela a été fait par le président de l’Olympique de Marseille lors de son fameux incident. « Cela n’excuse en rien son comportement, mais à tête reposée, il faut bien se rendre compte qu’il était sans doute dans un mauvais moment. Le fait qu’il tape dans des meubles, dans des caisses, qu’il prenne la caméra… c’est un comportement lunaire. Il aurait dû se contrôler », a-t-il déclaré, soulignant la nature démesurée de l’incident.
Deneux a également mis en lumière l’ambiance de plus en plus délétère qui se crée entre certains clubs et l’arbitrage en France. « Il faut que tous les clubs réussissent à sortir de cette logique qui consiste à dire que toute décision litigieuse est un scandale et une injustice arbitrale. Ce n’est pas sérieux. Même chose quand j’entends dire que les petits clubs ne sont pas arbitrés comme les gros », a-t-il ajouté, déplorant un climat de méfiance croissant. Le président de la commission a également rappelé qu’il y avait une politique de tolérance zéro envers les comportements excessifs des dirigeants en dehors de leur tribune. « Les dirigeants, notamment les directeurs sportifs, n’ont rien à faire en bord de tribune. Même s’il y a des contre-exemples comme Laurent Nicollin à Montpellier, qui est systématiquement sur le banc et avec lequel on n’a pas de difficultés, il se passe toujours quelque chose de négatif. Je pense qu’il serait peut-être nécessaire d’interdire plus systématiquement certains accès », a-t-il conclu.
Quelques jours après les propos choc de Pablo Longoria, c’est le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, qui a pris la défense du dirigeant marseillais. Selon lui, Longoria, « un passionné », a simplement « pété un plomb ». Dans une déclaration pleine de soutien, Muselier a affirmé : « Je l’ai appelé, on a échangé des SMS. Je lui ai dit : ‘Courage, mon ami’. Il a fait une connerie, il le sait. C’est un moment très difficile pour lui, il s’est enflammé. Nous manquons peut-être de recul mais on a un sentiment d’injustice très fort. Si j’avais été à côté de lui, je lui aurais en revanche tiré la manche et je lui aurais dit d’arrêter ». Cependant, Muselier a balayé d’un revers de main les accusations de corruption formulées par Longoria, expliquant qu’il ne croyait pas une seule seconde à une telle réalité dans le football français. « Il faut apporter de l’exemplarité dans le football, et on en manque », a-t-il ajouté.
En conséquence, Pablo Longoria a été suspendu pour six mois, une sanction qui le prive d’accès au terrain et aux vestiaires lors des matches, le contraignant à rester en tribune pour la durée de sa suspension. Cette décision s’inscrit dans un contexte où les tensions autour de l’arbitrage et du comportement des dirigeants dans le football français semblent croître, et où la question de l’exemplarité se fait plus pressante.
