Actualités National 

Des professionnels de la santé alertent sur les risques liés aux erreurs en biologie médicale

Par : Amani H.

Ce jeudi, lors d’une journée d’étude organisée par le Syndicat algérien des laboratoires de biologie médicale (SALAM) et l’Association des laboratoires de biologie médicale (ALAM), des experts du domaine de la santé ont mis en lumière les risques graves liés aux mauvaises manipulations des prélèvements sanguins et aux erreurs dans l’interprétation des analyses médicales.

Le Professeur Frigaa, chef du centre d’hémobiologie et de transfusion sanguine au CHU Mustapha, a particulièrement souligné l’importance d’une gestion rigoureuse des analyses. « Des erreurs dans la réalisation des analyses médicales, l’utilisation d’un réactif inadéquat ou une mauvaise interprétation des résultats peuvent s’avérer fatales pour le patient. Nous avons évoqué des cas d’accidents liés aux antivitamines K, dus à un problème de réactif défectueux ou à une mauvaise interprétation des résultats », a-t-il averti.

Le professeur a également précisé que les erreurs en biologie médicale affectaient de manière significative la qualité des diagnostics. « Nous sommes amenés quotidiennement à corriger des diagnostics faussés par ce type d’erreurs. On estime que 70 à 80 % des diagnostics dépendent de l’activité de la biologie médicale », a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité de strictes régulations dans ce domaine pour éviter des erreurs pouvant compromettre la santé des patients.

Le Dr. Ali Boudjemâa, président de SALAM, a, de son côté, attiré l’attention sur les lacunes juridiques concernant l’exercice de la biologie médicale en Algérie. Il a notamment évoqué le récent Statut des biologistes de santé publique, soulignant que « les dispositions portent confusion ». Il a fait remarquer que bien que ce corps contribue à l’activité des laboratoires d’analyses, il se voit attribuer des prérogatives normalement réservées aux médecins et pharmaciens spécialisés en biologie médicale, notamment en ce qui concerne l’interprétation et la validation des analyses.

Le Dr. Boudjemâa a également abordé la question de la pratique illégale de la biologie médicale par des professionnels non habilités, tels que certains pharmaciens d’officine, des médecins hématologues, endocrinologues et même dans certaines salles de soins. Bien que des progrès aient été réalisés du point de vue réglementaire avec les autorités, il a déploré qu’aucun progrès significatif n’ait été accompli sur le terrain. « Il faut pratiquer la biologie médicale dans le respect des normes », a-t-il insisté.

La biologie médicale est une discipline à part entière qui devrait être exercée exclusivement par des médecins et pharmaciens titulaires du Diplôme d’Études Médicales Spécialisées (DEMS) en biologie médicale. Pourtant, des professionnels non formés dans ce domaine continuent de pratiquer des analyses médicales.

Enfin, le président de SALAM a affirmé que le syndicat restait ouvert au dialogue avec les autorités. « Nous croyons résolument au dialogue. Nous adressons des écrits à la tutelle et faisons valoir nos revendications de manière graduelle, car en tant que syndicat, nous disposons des moyens légaux pour mener des actions de protestation », a conclu le Dr. Boudjemâa, soulignant l’importance de trouver une solution pour garantir la qualité et la sécurité des pratiques en biologie médicale.

Articles relatifs

Leave a Comment